Comment l’aider à réussir en classe préparatoire ?

Article publié le 27 janvier 2020 (mis à jour le 01 février 2023) - 1 commentaires
5 minutes
Quel rôle les parents peuvent-ils jouer pour atténuer les difficultés rencontrées ?
Laëtitia Leroy

Laëtitia Leroy

Viser une classe prépa et y être accepté – est une satisfaction voire une fierté pour l’élève comme pour sa famille, mais peut vite devenir un sujet d’inquiétude : la vie en prépa serait un « enfer », un bagne. Même si cette idée doit être nuancée, les années passées en classe préparatoire peuvent être éprouvantes, tant physiquement que psychologiquement. Quel rôle les parents peuvent-ils jouer pour atténuer les difficultés rencontrées ? 

Réfléchissez à la prépa qui lui conviendra

Les décisions prises en amont de l’entrée en classe préparatoire sont importantes, en particulier le choix de l’établissement. Gardez en mémoire que l’admission en classe préparatoire ne repose que sur des critères scolaires et ne tient pas compte d’une possible vulnérabilité psychologique. Or, si faire une classe préparatoire ne fragilise pas nécessairement, elle reste un facteur de stress important. Donc, même si les résultats de votre enfant le permettent, il n’est pas forcément indiqué de choisir une prépa extrêmement réputée : un élève brillant mais peu confiant en ses moyens aura peut-être intérêt à s’inscrire dans une prépa proche de chez lui, plutôt que de viser une grande prépa parisienne :  pouvoir rentrer régulièrement chez soi peut être un moyen de mieux supporter la pression. 

Il ne s’agit pas non plus de se censurer : beaucoup d’élèves hésitent à s’inscrire en prépa, surtout lorsqu’ils sont issus de milieux modestes. Aidez votre enfant à prendre objectivement conscience de ses atouts, assistez-le dans la recherche des informations sur l’établissement visé, invitez-le à se rendre sur des forums, à discuter avec d’anciens préparationnaires, enfin emmenez-le aux journées « portes ouvertes » organisées dans les lycées. C’est le meilleur moyen de valider son choix, d’apprivoiser son nouvel environnement et de s’y adapter plus facilement le moment venu. 

Pensez au cadre de vie

Les conditions d’hébergement et plus largement les facteurs extrascolaires contribuent de façon décisive, selon de nombreux enseignants de prépa, à l’échec ou à la réussite d’un élève. Choisissez ainsi, dans la mesure du possible, un lieu de vie agréable, calme, et surtout proche de l’établissement afin d’éviter d’alourdir des journées déjà bien chargées par de trop longs temps de transport. Le choix de l’internat, s’il est possible, représente une excellente option : ne pas se retrouver seul(e) le soir face à l’abondance des devoirs ou à ses doutes, pouvoir nouer plus facilement des liens d’amitié avec ses camarades aide à lutter contre des découragements passagers. 

Éclaircissez le projet d’études

Quels sont les motifs qui ont conduit à privilégier une classe préparatoire plutôt qu’un autre cursus ? Il ne s’agit pas de faire une prépa pour de mauvaises raisons, par exemple parce que « les aînés sont tous passés par là ! ». Il faut bien garder à l’esprit que les années de prépa ne sont pas un aboutissement en soi, elles ne font que préparer, comme le nom de la formation l’indique, à différents concours : cette orientation doit avant tout correspondre à une ambition suffisamment précise et personnelle, sans quoi l’élève aura du mal à donner du sens à tous ses efforts. Il est donc essentiel de se projeter rapidement au-delà de ces deux années : quel concours ou quelle école s’agit-il de viser, et ce pour quel avenir professionnel ? N’hésitez pas ici à faire appel à un spécialiste de l’orientation. 

Apprenez-lui à se ménager

Les années de prépa sont un marathon, pas un sprint,et savoir prendre le temps de lever le nez des livres est primordial pour tenir la distance : veillez à ce que votre enfant intègre cette idée, surtout s’il a déjà tendance, par souci d’excellence ou manque de confiance en ses moyens, à beaucoup travailler au lycée, quels que soient la matière et l’enjeu. 

Incitez-le à conserver, dans la mesure du possible, certains de ces loisirs ou activités extrascolaires (pratique d’un sport, d’un instrument de musique…) afin qu’il n’abandonne pas peu à peu tout ce qui lui permettait de se changer les idées au lycée. Ces dérivatifs seront encore plus indispensables en prépa. 

Lors des week-ends et des vacances à la maison, réagissez s’il passe toutes ses journées claquemuré et plongé dans ses révisions ; suggérezimposez si nécessairepauses, promenades, sortie ciné, etc.  

Anticipez le choc de la découverte

Le premier trimestre est souvent le plus éprouvant : le rythme de travail est beaucoup plus soutenu qu’au lycée et surtout les notes sont souvent bien inférieures à ce qu’elles étaient. Même si ce choc était attendu, il peut être difficile à absorber ou plus rude que prévu : un élève qui n’avait encore jamais connu l’échec peut se retrouver, et ce malgré le travail consenti, en queue de classement lors des premiers concours blancs. Soyez plus particulièrement présent lors de cette période délicate : aidez-le à relativiser, à ne pas se décourager mais aussi invitez-le à remettre en question ses méthodes de travail : peut-être réussissait il au lycée sans trop forcer… Chouchoutez-le pendant les premières vacances dont il pourra profiter : obligez-le à souffler un peu pendant les premiers jours, faites des choses ensemble, changez d’air… 

Envisagez un plan B

Si, malgré tout, les résultats ne sont pas au rendez-vous, et s’il faut se résoudre à une réorientation, ce temps passé en prépa ne doit pas être vu comme un échec. Tout d’abord, les possibilités après les classes préparatoires sont nombreuses : des accords passés avec les universités permettent aux étudiants d’entrer directement en 2ème ou 3ème année de licence si le travail a été sérieux. Ensuite, changer de cursus ne signifie pas renoncer aux études ou au métier envisagés, pour peu que l’on ait défini en amont un projet précis, qui autorise les « itinéraires bis ». Quoi qu’il en soit, votre enfant retirera de cette expérience une meilleure connaissance de ses goûts, de ses compétences et de ses limites, et aussi, souvent, des amitiés durables. 

 

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  • Maya
    Le 5 mai 2020
    Très intéressant cet article qui nous aide à nous poser les bonnes questions et nous permet en tant que parents d’adopter le bon comportement! Merci