Elèves ensemble en cours Acadomia

Comment guider son enfant sur le chemin de l’autonomie ?

Article publié le 20 septembre 2021 (mis à jour le 31 janvier 2024) - 0 commentaires
5 minutes
L’entrée à l’école, avec la découverte d’un cercle différent de la cellule familiale et la rencontre d’autres enfants et d’autres adultes, met l’enfant sur la voie de l’autonomie… Cet apprentissage se fait bien sûr aussi en dehors du temps scolaire, avec l’aide des parents qui doivent apporter leur soutien tout au long du chemin.
Jean-Félix Nemeyabahizi

Jean-Félix Nemeyabahizi

Coach scolaire Acadomia
Elève primaire fait ces devoirs en autonomie

Être autonome, qu’est-ce que ça veut dire ?

Prise au sens large, l’autonomie correspond à la capacité à être libre et indépendant d’autrui et à se conduire soi-même. Mais il existe en fait plusieurs formes d’autonomie, que chaque enfant développe simultanément ou successivement.

6 types d’autonomie accessibles (avec un peu d’aide)

  • L’autonomie physique, qui s’acquiert en prenant conscience des possibilités de son corps et en apprenant les gestes quotidiens.
  • L’autonomie matérielle, liée au fait de savoir gérer ses affaires et d’être en mesure de choisir ou trouver le matériel adapté pour une tâche donnée.
  • L’autonomie spatiale, qui correspond à la faculté de se repérer dans l’espace.
  • L’autonomie temporelle, qui concerne la capacité à se situer dans le temps et l’apprentissage de la gestion du temps.
  • L’autonomie affective est atteinte en se libérant d’une trop grande dépendance vis-à-vis des adultes ou de ses pairs.
  • Enfin, l’autonomie intellectuelle peut être définie comme la capacité à penser seul, à mobiliser ses connaissances pour résoudre un problème et à faire preuve d’esprit critique.

Si toutes les pédagogies visent bien sûr l’acquisition de l’autonomie, les méthodes alternatives comme Montessori et Freinet se focalisent tout spécialement sur la responsabilisation de l’enfant et le développement de la confiance en soi. *

Le principe : leur offrir un environnement adapté à leurs besoins, à leurs centres d’intérêt, à leur rythme, tout en étant encadrés par un adulte bienveillant.

Vous pouvez vous en inspirer en reprenant les principes suivants.

Aménager des espaces à hauteur d’enfant

Il est difficile de faire les choses par soi-même dans un espace qui n’est pas adapté. Pour les enfants, c’est pareil.

3 lieux à penser un peu autrement

Dans la cuisine, vous pouvez ajouter par exemple une petite table et une petite chaise, pour que votre enfant puisse s’y installer sans votre aide ; aménager un petit meuble contenant les couverts, verres, assiettes… qu’il pourra ouvrir tout seul pour mettre la table ; placer dans un coin un petit balai, un petit plumeau pour que votre enfant puisse vous aider à faire le ménage.

Dans sa chambre, il est possible de privilégier un matelas au sol ou sur un sommier assez bas pour qu’il puisse se lever tout seul. Installer une petite étagère sur laquelle poser ses habits lui permettra de choisir ses vêtements et de se vêtir tout seul. Vous pouvez aussi lui confier la tâche de mettre ses vêtements au sale en rendant la panière à linge accessible. Enfin, du point de vue scolaire, le mieux est d’installer votre enfant à un bureau dans un espace dédié́ uniquement au travail afin d’éviter les sources de distraction.

Dans la salle de bains, prévoyez un petit marchepied pour qu’il puisse bien se positionner devant le lavabo pour se laver les dents et se voir dans le miroir. Aménagez un petit espace rien qu’à lui.

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Encourager et lancer de petits défis

Confiez-lui régulièrement des tâches ou des responsabilités appropriées à son âge et à ses capacités : penser à éteindre la lumière quand il sort de sa chambre, essayer de mettre son manteau seul(e), se laver les cheveux, commander pour soi-même au restaurant, réorganiser voire repeindre sa chambre, recoudre un bouton, choisir et emballer soi-même le cadeau pour un(e) camarade…

Si votre enfant éprouve des difficultés, encouragez-le en valorisant ses efforts pour accomplir la tâche que vous lui avez confiée : cela l’incitera à persévérer, sans lui faire redouter l’échec. Valorisez ses réussites et ses progrès : « Tu ne savais pas faire ça le mois dernier, aujourd’hui tu y arrives ! »

L’aider à faire seul…

Quand un petit problème domestique survient – un évier bouché, un verre cassé, l’électricité qui ne fonctionne plus –, impliquez votre enfant en lui expliquant comment rechercher ou résoudre le problème.

Habituez-le à déchiffrer seul les consignes et énoncés de ces exercices. L’objectif est de faire comprendre à votre enfant qu’il peut résoudre seul les problèmes qui se posent à lui et de lui exprimer la confiance que vous avez en ses capacités à réussir. De même, ne répondez pas immédiatement à ses sollicitations lorsqu’il commence un exercice, il doit réfléchir ou mener une recherche.

Laissez votre enfant expérimenter et s’entraîner seul

Pour que votre enfant soit autonome, il est nécessaire de lui donner de la liberté dans la mesure de ses capacités. Accompagnez-le dans ses choix et essayez de mettre à sa disposition les moyens nécessaires à la construction de savoirs et savoir-faire personnels.

Montrez-lui l’exemple

S’il a le choix, votre enfant sera davantage disposé à travailler que s’il se sent obligé. Prenez le temps de lui apprendre les gestes simples en les décomposant et en lui laissant prendre le temps de s’entraîner. Les enfants apprennent aussi grâce à l’expérimentation et pas uniquement par la reproduction. Ils peuvent émettre leurs propres hypothèses, faire leurs propres découvertes.

S’il y a échec, celui-ci devient formateur et les réussites favorisent la confiance en soi et la capacité à progresser par soi-même.

En somme, laissez votre enfant faire des expériences, se tromper, casser ou se salir un peu, tant qu’il comprend et applique les règles que vous avez instaurées. Supervisez-le de façon discrète et affectueuse. Par exemple, quand votre enfant s’habille ou met ses chaussures, expliquez et montrez-lui d’abord comment faire : « D’abord une jambe, puis l’autre… ».

Puis, petit à petit, laissez-le faire seul en le corrigeant s’il met sa chaussure ou son pantalon à l’envers.

Un coaching scolaire pour prendre confiance

Du coaching scolaire toute l’année ou ponctuellement, un accompagnement efficace

Poussez-le à prendre des initiatives et à se corriger lui-même

Il vous demande ce que signifie un mot lu dans son manuel ? « Regarde d’abord dans le dictionnaire, après on en parle. » Faites-lui comprendre que s’il ne sait pas quelque chose, il doit d’abord chercher par lui-même.

Guettez ses progrès pour pouvoir l’en féliciter mais aussi pour le questionner : « Comment as-tu obtenu le bon résultat ? » Cela lui permettra de prendre conscience des stratégies et des moyens qu’il a mis en œuvre pour réussir. Et s’il rencontre des difficultés et ne sait pas comment aborder un problème ou une tâche, demandez-lui « Par quoi pourrais-tu commencer ? » ou « De quoi as-tu besoin ? » pour qu’il puisse prendre des décisions et trouver des solutions.

Toutes ces questions aideront votre enfant à élaborer ses propres stratégies d’apprentissage ou de régulation, à se faire une bonne représentation des connaissances qu’il possède et de la façon dont il peut les construire et les utiliser. Un enfant autonome est un enfant qui a pris conscience de ses compétences et de ses besoins et qui va mettre en place des stratégies pour atteindre ses objectifs.

Aidez-le à s’organiser et à gérer son temps

L’outil fondamental pour gérer son temps est, sans surprise, une horloge ou une montre avec aiguilles, permettant à̀ votre enfant de mesurer et de compartimenter le temps nécessaire pour son travail.

Pour les plus petits, instaurez des routines : chaque matin ou chaque soir, par exemple, votre enfant peut faire son lit, se laver, s’habiller et se brosser les dents tout seul. Les enfants entre 3 et 6 ans adorent imiter les plus grands, profitez-en pour lui faire faire les choses lui-même !

Si votre enfant est plus grand, estimez avec lui le temps que va lui prendre chaque tâche, qu’elle soit domestique ou scolaire, comme ranger sa chambre ou apprendre une poésie, par exemple.

Donnez le rythme

Pour aider votre enfant à gérer peu à peu son temps de travail, commencez les devoirs tous les jours à la même heure. Veillez tout de même à ce que leur durée n’excède pas 45 minutes : au-delà, le travail scolaire génère une fatigue contreproductive.

Aidez-le à élaborer lui-même son planning hebdomadaire comprenant les moments de loisir, de travail et de tâches ménagères. Et surtout, contrôlez avec lui que les tâches et activités ont été correctement réalisées, afin que votre enfant se prenne peu à peu en charge.

En somme, aider son enfant à développer son autonomie, c’est l’accompagner tout simplement dans tous les petits riens du quotidien, pas après pas, pour qu’il devienne un adulte indépendant et accompli.

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Foire aux questions

Les réponses à vos questions…

Un enfant en grandissant doit pouvoir développer plusieurs types autonomies : l’autonomie physique, matérielle, spatiale, temporelle, affective, et intellectuelle. Chaque type représente une facette importante du développement de l’enfant, comme la capacité à gérer son corps, ses affaires, à se repérer dans l’espace et dans le temps et à penser de manière critique.

Pour favoriser l’autonomie, il est recommandé d’adapter l’environnement de l’enfant à sa taille et ses capacités. Par exemple, dans la cuisine, installer des meubles accessibles, dans la chambre, un lit et une étagère à sa hauteur, et dans la salle de bains, un marchepied pour faciliter l’accès au lavabo.

Pour développer l’autonomie intellectuelle, il est conseillé d’inciter l’enfant à chercher les réponses par lui-même avant de demander de l’aide, à s’impliquer dans la résolution de problèmes domestiques, et à réfléchir sur ses propres stratégies d’apprentissage. Encourager la prise d’initiatives et la recherche personnelle est essentiel.

L’utilisation d’une horloge ou d’une montre est suggérée pour aider l’enfant à mesurer le temps. Il est aussi important d’établir des routines, d’estimer le temps nécessaire pour chaque tâche, et d’aider l’enfant à élaborer son propre planning hebdomadaire, incluant loisirs, travail scolaire et tâches ménagères. Si faire les devoirs du soir devenait pénible voire conflictuel et contreproductif, faire appel à un tiers, (enseigner, c’est un métier), pourrait s’avérer très bénéfique.