Elèves ensemble en cours Acadomia

Les cours particuliers se réinventent avec le digital

Article publié le 24 avril 2020 (mis à jour le 05 mars 2024) - 0 commentaires
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La crise du COVID-19 nous amène à repenser les cours particuliers et leurs procédés d'exécution. Faisons un petit tour d’horizon des méthodes les plus innovantes dans le monde, celles où le soutien scolaire prend une forme collabo
Svenia Busson

Svenia Busson

Dirigeante de LearnSpace

La crise du COVID-19 nous amène à repenser les cours particuliers et leurs procédés d’exécution. Faisons un petit tour d’horizon des méthodes les plus innovantes dans le monde, celles où le soutien scolaire prend une forme collaborative et ludique.

I – Les cours à distance dans le monde, notamment en Asie

Partout dans le monde, des solutions de soutien scolaire en ligne favorisent une éducation complémentaire ou remplacent les défaillances de l’école. En Chine et en Inde, les propositions répondent à des besoins distincts : d’un côté, la performance dans un pays où la compétition est importante et, de l’autre, l’accès à l’éducation pour des enfants et des jeunes qui n’y ont pas forcément droit en temps normal. Le Covid-19, qui concerne toute la planète, a mis en avant plus encore les possibilités de ces entreprises du numérique dédiées à l’éducation, les edtech. Elles font partie des secteurs qui peuvent « profiter » de la crise pour s’imposer.

  1. Chine : Yuanfudao

En Chine, les solutions de soutien scolaire sont très populaires, portées par les ambitions des parents pour leurs enfants. Pour espérer briller dans les plus hautes sphères des grandes entreprises nationales, le parcours éducatif doit se dérouler sans accroc. Les parents sont alors prêts à investir plus de 30 % de leurs revenus dans l’éducation de leurs enfants. Lesquels sont par ailleurs très sollicités du matin au soir, par les cours à l’école, l’apprentissage à la maison et les activités extrascolaires, parfois tout aussi importantes.

Les plateformes de cours particuliers et d’aide aux devoirs attirent par conséquent les investisseurs du monde entier. Parmi les sites les plus populaires, la plateforme de cours en ligne Yuanfudao a reçu dernièrement un investissement record de 1 milliard de dollars ce mois-ci, alors qu’en raison de la crise, les investisseurs sont plutôt frileux. C’est dire s’il est financièrement intéressant de miser sur l’éducation à distance.

Yuanfudao, fondé en 2012, compte désormais 400 millions d’utilisateurs, des élèves du primaire ou du secondaire, qui sont abonnés à un compte gratuit ou à un compte payant. Ce dernier propose plus de fonctionnalités et d’interactivité. C’est d’ailleurs avec les cours en direct que le site se rémunère.

  1. Inde : Byju

Byju est l’application de révision et d’aide personnalisée aux devoirs la plus populaire d’Inde et parmi les plus importantes du monde. Fondée en 2011 par Byju Raveendran, un professeur en ingénierie, par ailleurs fils de deux professeurs des écoles, cette plateforme a connu une progression fulgurante. Elle a été portée par l’expansion d’Internet partout dans le pays et par les smartphones vendus très peu cher.

Selon les chiffres publiés à l’été 2019, le site et l’application comptent 35 millions d’utilisateurs, dont 2,4 millions d’abonnés. Cette proposition, basée sur le freemium, comme Yuanfudao, offre ainsi au plus grand nombre un accès à de très nombreux cours en vidéo – notamment sur Youtube -, et à des fonctionnalités et des contenus plus importants aux abonnés payants.

La crise du coronavirus a bien sûr augmenté le nombre de visiteurs et son attrait auprès des jeunes élèves. Ceux-ci ont accès à des vidéos ludiques, même pour les cours de mathématiques, et à des jeux éducatifs. Comme en Chine, les parents de la classe moyenne indienne ont très à coeur la réussite de leurs enfants et sont prêts à investir beaucoup d’argent. Ainsi, pour bénéficier du contenu complet, avec des vidéos en direct par exemple, il faut débourser environ 120 € par an, ce qui représente une somme très élevée en Inde, l’équivalent d’un mois salaire moyen (139 $ selon la Banque mondiale en 2016).

II – L’école à la maison en Europe

L’Europe développe de plus en plus de plateformes éducatives. Et il y a fort à parier que la période du Covid-19 va en faire naître de nouvelles pour répondre à la demande et apporter une solution de repli en cas de crise. Outre les pays d’Europe du Nord, comme la Finlande ou la Suède, qui sont très en pointe sur les cours à distance et les plateformes éducatives, il existe ailleurs d’autres solutions accessibles.

  1. Allemagne : Sofatutor

Avant le début de la crise du coronavirus, environ 1,5 million d’écoliers utilisaient les cours en ligne de Sofatutor plus ou moins régulièrement chaque mois. Ils sont maintenant 1 million…par semaine !

Sofatutor est un assistant d’apprentissage numérique. Le contenu de base contient plus de 10 000 vidéos, de cinq à dix minutes en moyenne, favorisant l’apprentissage rapide. Elles retracent tout le programme scolaire, du CP à la terminale, des 16 états allemands, ainsi que des cours d’université. La plateforme met à la disposition des élèves et étudiants des exercices et des discussions en direct avec des professeurs, pour des cours particuliers notamment. Chaque cours s’achève par un petit questionnaire afin de savoir si l’élève a bien assimilé la leçon ou s’il lui faut des précisions.

Des professeurs sont également disponibles pour des cours particuliers ou simplement pour répondre aux questions des élèves dans le live-chat.

La plateforme semble soulager énormément les parents allemands en période de « scolarisation à domicile ».

 

  1. MyTutor : Grande-Bretagne

Cette plateforme de cours en ligne avec des classes virtuelles, la plus appréciée des Britanniques, est destinée à tous les élèves. Elle propose notamment des cours financés par des organismes et des écoles qui aident les écoliers défavorisés. Ils sont dispensés par plus de 8500 étudiants de 25 universités britanniques, d’où le principe de tutorat. Cette solution a pour objectif de s’adresser à tous, peu importe leur milieu social, et de s’adapter aux horaires des apprenants. Elle pallie en cela le manque d’offres éducatives en dehors de l’école pour les élèves qui n’ont pas les moyens de s’offrir des cours particuliers. En outre, les parents sont eux-mêmes impliqués dans la plateforme.

Face au Covid-19, MyTutor a lancé une école en ligne entièrement gratuite, https://m.mytutor.co.uk/online-school/,  pour soutenir les élèves qui passent l’équivalent du Bac cette année, le GCSE (General Certificate of Secondary Education). Ce tutorat comprend des cours collectifs quotidiens sur des sujets clés du GCSE, et des cours particuliers, ainsi que des vidéos YouTube préenregistrées, en mathématiques, en anglais et en sciences. La plateforme recrute des étudiants pour répondre à la demande actuelle et leur offre des casques audios professionnels pour se connecter et échanger avec les élèves.

 

III – La classe à distance en France

 

L’offre française pour la scolarité à distance est encore timide, mais un acteur du soutien scolaire tire son épingle du jeu.

  1. La solution du ministère de l’éducation nationale.

En période de crise du COVID-10 l’enseignement à distance est censé se dérouler grâce aux outils du CNED (Centre national de l’enseignement à distance) qui est un établissement public géré par le ministère de l’Éducation Nationale. Lors de la fermeture des écoles, c’est en lien direct avec cet organisme qu’a été créée « Ma classe à la maison », accessible via un identifiant et un mot de passe fournis par les établissements scolaires, du CP à la terminale. Cette plateforme, qui propose des vidéos, des supports de cours et des classes virtuelles, complète les autres dispositifs, tels que l’Environnement Numérique de Travail (ENT).

Parents comme enseignants ne sont pas tous convaincus de l’efficacité pédagogique d’une plateforme de classe virtuelle où l’interaction des élèves entre eux et des élèves avec le prof est quasi-impossible, notamment en raison du nombre d’élèves presents.

 

  1. A.LIVE, une solution innovante de migration vers le tutoring digital

En dehors des chemins officiels, il existe une solution dont la qualité pédagogique est bien plus poussée et où les élèves sont activement engagés dans leur apprentissage: A.LIVE une solution d’Acadomia, leader en France des cours particuliers. Cette solution numérique propose des classes en direct, animées par des professeurs. Ceux-ci dispensent des cours à de petits groupes, d’environ 4-7 élèves. Ce parti-pris apporte beaucoup plus d’interactivité et de temps à chaque élève, ce qui permet à l’enseignant de les aider individuellement.

Avec ses fonctionnalités comme le tableau virtuel, qui favorise la compréhension, la possibilité de créer des sous-groupes de travail et les quiz interactifs, ces cours offrent une véritable complémentarité avec l’école en temps normal. En période de confinement, leur apport se montre d’autant plus intéressant et le prix d’une heure de cours (environ 10€) reste plus accessible que la majorité des autres plateformes.

Sans toutes ces plateformes dans le monde, le confinement et la fermeture des écoles auraient créé une année scolaire amputée d’au moins deux mois, dans le meilleur des cas. Même à distance, les élèves ont aujourd’hui l’opportunité d’accéder à la connaissance et à continuer à apprendre. Avec leurs offres de contenus regroupant toutes les matières, leurs cours interactifs en direct et leurs cours particuliers dans certains cas, ces solutions garantissent l’accès à l’éducation pendant une période exceptionnelle. Et, en temps normal, ils sont une aide particulièrement intéressante en fonction des profils et besoins très variés des élèves.

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