Si à l’école maternelle, l’oral a toujours été le socle des apprentissages, il n’en a pas toujours été de la sorte à l’école primaire, au collège et au lycée.
Le grand changement d’optique sur l’oral, et les compétences associées, date des programmes de 2016. À partir de là, l’oral, qui était déjà considéré comme un outil pour apprendre, est aussi devenu l’objet d’un apprentissage à part entière.
On distingue en général cinq usages de l’oral à l’école :
- Comme moyen d’expression
C’est ici l’usage courant et quotidien, comme, du côté des enseignants, faire l’appel, passer une information, y compris en langue étrangère pour les cours de langue, etc. Et du côté des élèves, donner leur ressenti, réagir, échanger, etc.
- Comme moyen d’enseignement
Pour les enseignants, utiliser leur voix afin de transmettre des connaissances et des compétences, donner le bon rythme aux vers d’une poésie, impulser le ton d’un extrait de théâtre, faire entendre un phrasé et un accent juste en anglais, etc.
- Comme moyen d’apprentissage
Pour les élèves, en échangeant par exemple entre eux lors de travaux de groupe, ou encore en reformulant une notion pour s’assurer qu’elle est bien comprise. Les occasions ne manquent pas de faire de la communication orale une façon d’apprendre.
C’est le cas en particulier dans les cours de langue étrangère où compréhension et production orales ont la part belle dans les enseignements. Ainsi, plus la pratique est régulière, plus faire la conversation devient naturel et moins la peur de la faute (qui n’en fait pas, y compris dans sa langue maternelle ?) est présente. Motivation, compréhension et mémorisation dans toutes les matières sont ainsi accrues par une expression orale régulière, quelle qu’en soit la forme.
- Comme objet d’apprentissage
Dans les petites classes, l’apprentissage de l’oral passe d’abord par le français, langue maternelle d’une majorité d’enfants, mais aussi parfois langue étrangère pour certains. Les parents attentifs, d’ailleurs, constatent souvent les progrès considérables réalisés par leur enfant entre le début de la petite section de maternelle et la fin de cette même année : enrichissement du vocabulaire, construction des phrases, plus de facilité à s’exprimer… Comptines et autres chansons gestuelles permettent aussi le développement du langage oral des enfants.
L’apprentissage de la lecture et sa consolidation passe aussi d’abord par l’oral. Les élèves apprennent les sons par la bouche, la voix, l’oreille, avant même de savoir comment ils sont représentés à l’écrit. La « fluence » − comprendre ici la fluidité et la rapidité dans la lecture orale d’un texte – est maintenant l’un des objets des évaluations nationales qui ont lieu tous les ans.
Par ailleurs, si la discipline « maîtrise de l’oral » n’existe pas en tant que telle, cette dernière devient indispensable pour les élèves du secondaire, notamment pour passer certains examens nationaux, comme l’oral du brevet en troisième, ou encore le Grand oral en terminale.
- Comme objet d’enseignement
C’est donc en vue de préparer leurs élèves à ces épreuves, mais aussi à leurs études futures, que les enseignants intègrent de plus en plus les techniques de l’art oratoire dans leurs enseignements. Et, quelque part, cela s’apprend dès les plus petites classes, par une bonne maîtrise du français, de la lecture à voix haute, du vocabulaire.