La méthode syllabique : une approche traditionnelle efficace
La méthode syllabique permet une autonomie progressive et importante de l’enfant dans le décodage des mots. Toutefois, tant qu’un son n’est pas bien maîtrisé (par exemple, les sons complexes comme « eau », « euil », ou « oin »), la fluidité de sa lecture peut être ralentie.
Les principes de la méthode syllabique
La méthode syllabique repose sur un apprentissage progressif des correspondances entre les lettres (graphèmes) et les sons (phonèmes).
Cette approche structurée développe une conscience phonologique solide chez l’enfant. Par exemple, pour lire le mot « ballon », l’élève apprend d’abord à reconnaître et assembler les syllabes « ba » et « llon ». C’est d’ailleurs de cette méthode que vient l’expression b.a.-ba !
Un décodage systématique des mots s’installe naturellement grâce à des exercices quotidiens adaptés au rythme de chaque élève. Cette méthode montre une efficacité particulière pour les enfants présentant des troubles comme la dyslexie.
La méthode Boscher : une ancienne méthode de lecture devenue un classique
Créée en 1906 par un instituteur breton, la méthode Boscher connaît aujourd’hui un succès renouvelé avec plus de 50 000 exemplaires vendus chaque année. Son approche syllabique rigoureuse (et parfois un peu désuète) associe l’apprentissage simultané de la lecture, de l’écriture et du calcul.
Chaque page propose un nouveau son avec ses combinaisons, suivi d’un texte court et d’illustrations soignées. Lorsque l’apprentissage de la lecture commence à la maison, cette progression naturelle rassure les enfants (et les parents). Cette méthode n’est pas utilisée dans les parcours de l’Éducation nationale.
Les avantages de cette approche combinatoire
Les recherches récentes en neurosciences démontrent que l’approche combinatoire (autre nom donné à la méthode syllabique) accélère l’acquisition de la lecture chez 85 % des élèves. Cette méthode développe simultanément la reconnaissance visuelle et la conscience phonologique. Elle permet ainsi aux enfants d’automatiser rapidement le déchiffrage.
Depuis la méthode Boscher, les éditeurs de manuels d’apprentissage de la lecture ont fait beaucoup de progrès. Ils proposent même des versions avec des syllabes en couleur et les lettres muettes mises en gris. Cela facilite notamment le décodage pour les enfants ayant des troubles de l’apprentissage de type dyslexie ou dyspraxie. Le professeur de votre enfant a ainsi peut-être choisi de travailler avec Léo et Léa ou la méthode Apili.
La méthode globale (ou idéo-visuelle)
Souvent décriée depuis, la méthode globale a connu son heure de gloire dans les années 1980 et 1990. Elle reste encore utilisée.
Comment fonctionne la méthode globale ?
La reconnaissance visuelle des mots constitue le fondement de cette approche pédagogique. Votre enfant apprend à identifier directement des mots entiers, comme des images, sans passer par le déchiffrage des lettres. Concrètement, les enfants apprennent à reconnaître le mot selon sa forme, sa longueur, etc. Ainsi, chaque mot est, en quelque sorte, associé à une image.
La compréhension du sens guide l’acquisition : l’enfant découvre d’abord des mots familiers de son environnement quotidien, puis il élargit son répertoire visuel grâce à des activités ludiques et des supports variés.
Pour quels profils d’enfants ?
L’apprentissage par reconnaissance visuelle directe s’avère particulièrement adapté aux enfants ayant une mémoire visuelle développée, ainsi qu’à ceux ayant une bonne capacité d’observation. Elle est particulièrement adaptée aux enfants malentendants. Ces jeunes lecteurs mémorisent naturellement les mots dans leur globalité avant d’en analyser les composantes, sans passer par la partie sonore et vocale des sons.
La méthode mixte
Les approches de lecture purement syllabiques ou globales présentant des limites, la méthode mixte, aussi appelée « semi-globale », vise à combiner leurs atouts pour faciliter l’apprentissage de la lecture. Elle repose sur ces deux principes complémentaires :
- Elle suit la progression classique de la méthode syllabique en introduisant les lettres et les syllabes.
- Elle initie parallèlement les élèves à l’apprentissage de « mots outils », qui sont souvent des locutions, des adverbes, ou des mots avec des pièges (peu à peu, alors, côte à côte, etc.). Ces derniers permettent aux enfants de lire des phrases avec fluidité, sans attendre une maîtrise totale des syllabes.
Plébiscitée pour son efficacité, cette méthode favorise une acquisition rapide des compétences en lecture tout en développant l’autonomie des élèves. Toutefois, comme avec la méthode globale, la mémorisation de listes de mots peut s’avérer fastidieuse pour les plus jeunes. Il revient alors aux enseignants d’équilibrer intelligemment l’usage des deux approches afin d’optimiser l’apprentissage. Les ouvrages avec les personnages que sont Taoki ou Kimamila ont ainsi fait leurs preuves.