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Les principaux pièges de la langue française

Article publié le 19 mai 2025 (mis à jour le 19 mai 2025) - par Marie Tran
6 minutes

Le français est la langue de Molière, de Victor Hugo, de Marguerite Yourcenar et de tant d’autres grands écrivains qui ont marqué l’histoire littéraire. Cependant, derrière cette élégance, se cachent des pièges redoutables qui peuvent transformer les cours de français, l’apprentissage et la pratique de cette langue en un véritable défi. Petit tour d’horizon de ces pièges dans lesquels même les amoureux du français tombent souvent.

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Les homophones : quand les sons trompent l’oreille et l’orthographe

Les homophones sont des mots qui se prononcent de la même façon, mais qui s’écrivent différemment et ont des sens distincts. Ils constituent l’une des principales sources d’erreurs en français écrit. En voici quelques exemples.

1- Verre/vers/vert

Le premier désigne un récipient, tandis que le second peut désigner des petites bêtes ou une direction. (Dans ce cas, ce mot est une préposition.) Quant au troisième, il appelle une couleur.

2- Mer/mère/maire

Si la première est une vaste étendue d’eau salée, et la seconde est notre chère maman, la dernière orthographe désigne ici le premier élu d’une commune.

3- Paire/pair/père

De l’ensemble de deux objets (paire) au papa (père), en passant par une personne de même situation sociale (pair), il n’y a qu’un pas.

4- Fois/foie/foi

Tout le monde connaît la fameuse comptine : « Il était une fois, dans la ville de Foix, un marchand de foie, qui vendait du foie. Il se dit – ma foi, c’est la dernière fois, que je vends du foie, dans la ville de Foix, car les gens de foi n’achètent plus de foie… »

Voilà un bel imbroglio entre un signe d’occurrence et d’expression temporelle (fois), un organe (le foie), un terme faisant référence à la croyance (foi) et la ville de l’Ariège (Foix).

Bref, connaître le sens des mots et leur contexte d’utilisation peut aider à bien les écrire et à mieux maîtriser la langue française.

Votre enfant a besoin d’un coup de pouce pour distinguer les homophones ?

Avec des exercices appropriés, cette histoire sera ancienne

Les pléonasmes : la redondance inutile

Le pléonasme consiste à utiliser des termes dont le sens fait double emploi, créant une redondance superflue. Petit tour d’horizon des plus courants :

  • Monter en haut : « monter » implique le mouvement vers le haut.
  • Prévoir à l’avance : « prévoir » signifie déjà qu’on prend de l’avance.
  • Collaborer ensemble : si on est seul, une action commune est-elle possible ?
  • Répéter deux fois : « répéter » implique de dire quelque chose deux fois.
  • Reculer en arrière : « reculer » veut dire aller vers l’arrière.
  • Entrer à l’intérieur et sortir dehors : on vous laisse apprécier…
  • Au jour d’aujourd’hui : là, on a une triple redondance entre « jour », « d’ » pour « de » et « aujourd’hui ». Un beau combo qui tourne au barbarisme !

Fait-on le pari qu’à partir du jour d’aujourd’hui, vous prévoirez à l’avance de collaborer ensemble afin de ne pas répéter deux fois ces pléonasmes ? Sans quoi, vous reculeriez en arrière… Blague à part, si jamais ces habitudes vous gênent dans votre quotidien, quelques cours particuliers assortis de bons exercices devraient leur tordre le cou.

Les barbarismes sont tous des déformations de la langue

Les barbarismes sont des erreurs consistant à employer des mots qui n’existent pas ou à déformer des mots existants.

  • « Ils croivent » : la conjugaison correcte du verbe croire ici est évidemment « ils croient ».
  • « Malgré que » : cette construction incorrecte gagne à être oubliée au profit de « bien que » ou de « même si ».
  • « Aller au coiffeur » : on va « chez » le coiffeur.
  • « Par contre » : privilégier « en revanche ».
  • « Du coup » : actuellement utilisé à tout bout de champ par les plus jeunes, « donc » ou « ainsi » sont d’un bien meilleur effet.
  • « Je m’en rappelle de » : la bonne tournure est « Je m’en souviens. »
  • « Pallier à » : « pallier » (sans rien après) ou « remédier à ».
  • « Aréoport » : une belle déformation phonétique de « aéroport »
  • « Il faut fermer la lumière » : on ne la ferme pas, mais on l’éteint.

Les anglicismes : l’influence de l’anglais

Les anglicismes sont des emprunts, souvent inappropriés, à la langue anglaise alors qu’un équivalent français existe. Si bon nombre d’entre eux, à l’instar du « week-end » sont entrés dans le langage courant, l’emploi à outrance de l’anglais est parfois perçu comme abusif.

Petit exemple de phrase entendue au travail : « Je suis busy. Je te call asap pour notre meeting. On débriefera aussi des derniers feedbacks, et on verra si le timing est ok pour la deadline qu’on s’est fixée. D’ici-là, checke tes emails. »

Si on reformule en 100 % français, on pourrait avoir : « Je suis occupé. Je t’appelle dès que possible pour notre réunion. Nous ferons aussi le point sur les derniers retours et verrons si le calendrier convient pour l’échéance que nous nous sommes fixée. D’ici là, consulte tes courriels. »

Cette tournure full french fait peut-être moins fun, allez savoir… Ceci étant dit, le français est une des langues qui a incorporé (et cela continue) le plus de mots étrangers. Les versions amendées des différents dictionnaires en témoignent chaque année.

Les erreurs de grammaire et de conjugaison à déjouer

Les mots « grammaire » et « conjugaison » continuent de faire trembler sur les bancs des écoles. Savoir quelles sont les difficultés majeures permet d’être plus attentif dans sa pratique du français. Une bonne relecture et les assistants orthographiques et grammaticaux dont on peut se doter permettent de limiter des dégâts. Le soutien scolaire en français aussi.

Quelques cas de grammaire à réviser

L’accord des adjectifs qualificatifs pose souvent problème en français. C’est très souvent le cas des couleurs composées, l’expression « ces espèces de coquillages sont bleu clair » reste invariable, contrairement à ce que beaucoup pensent.

La distinction entre « leur » et « leurs » continue de semer la confusion : « Je leur ai donné leurs livres » est la forme correcte, « leur » étant pronom personnel et « leurs », déterminant possessif.

Le mot « tout », quant à lui, s’adapte selon sa fonction grammaticale dans la phrase. Comme déterminant, il s’accorde avec le nom qu’il accompagne. En tant qu’adverbe, il reste invariable devant un adjectif masculin, mais s’accorde au féminin devant une consonne. La prononciation aide à reconnaître sa nature : le « s » de « tous » se prononce uniquement quand il est pronom. Une astuce rapide : remplacer « tout » par « entièrement » permet de repérer sa fonction d’adverbe.

L’usage approprié des prépositions est lui aussi source de confusions. On dit « différent de » et non « différent que », « se souvenir de » au lieu de « se rappeler de ». La confusion entre « à » et « de » est également fréquente : on dit « décider de faire » et non « décider à faire ».

Les adverbes en « -ment » génèrent régulièrement des erreurs. Ils se forment à partir du féminin de l’adjectif : « prudemment » (de prudente), « élégamment » (de élégante). Quant à savoir s’il faut doubler ou pas la consonne, on se pose souvent la question. Et la réponse est : oui !

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Du côté de la conjugaison, quelques exemples de règles

L’impératif est un mode verbal qui réserve son lot de pièges, notamment à la deuxième personne du singulier. La première erreur fréquente concerne les verbes du premier groupe (en -er) et le verbe « aller » : on ne met pas de « s » final à la deuxième personne du singulier. On écrit donc « mange ta soupe » et « va chercher ton livre », et non « manges » ou « vas ». Attention toutefois : cette règle change lorsque le verbe est suivi des pronoms « en » ou « y ». Dans ce cas, le « s » réapparaît, comme dans « manges-en » ou « vas-y ».

La concordance des temps reste un exercice périlleux : après un « si » conditionnel, on utilise l’imparfait et non le conditionnel (« si j’avais su » et non « si j’aurais su », conformément à la citation célèbre tirée de La guerre des boutons).

L’accord du participe passé constitue l’un des pièges les plus redoutables et… redouté. Avec l’auxiliaire « être », la règle semble simple : le participe passé s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet. Mais avec l’auxiliaire « avoir », les choses se compliquent : l’accord se fait uniquement avec le complément d’objet direct (COD) s’il est placé avant le verbe.

Les verbes pronominaux ajoutent une couche de difficulté supplémentaire : tantôt, ils suivent la règle de l’auxiliaire « être » (comme dans « elle s’est absentée »), tantôt celle de « avoir » (comme dans « elle s’est lavé les mains », où « les mains » est COD placé après). Sans oublier les cas particuliers comme le pronom « en » qui laisse le participe passé invariable (« des pommes, j’en ai mangé ») ou les verbes suivis d’un infinitif qui obéissent à des règles spécifiques (« la chanson que j’ai entendu chanter » vs « la chanteuse que j’ai entendue chanter »).

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Les réponses à vos questions

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La complexité grammaticale du français se manifeste à travers ses accords de genre, sa conjugaison riche et ses règles d’orthographe particulières. Il faut, de plus, mémoriser de nombreuses exceptions et composer avec une prononciation qui diffère souvent de l’écrit. Cela vaut tant pour les personnes non-francophones qui apprennent le français que pour les natifs. Vaste programme !

Une astuce efficace consiste à remplacer le mot douteux par un synonyme pour vérifier le sens de la phrase. Par exemple, avec « a/à », on peut remplacer « a » par « avait » pour tester le verbe avoir. La pratique régulière d’exercices ciblés et la relecture attentive du contenu permettent de repérer rapidement les confusions entre mots qui se prononcent de façon identique.

Une méthode pratique pour maîtriser les accords consiste à repérer le complément d’objet direct avant le verbe et à vérifier son genre et son nombre. Pour les verbes conjugués avec « être », la concordance s’établit naturellement avec le sujet. La création de fiches personnalisées regroupant les cas spéciaux et l’entraînement régulier sur des exercices ciblés permettent de progresser rapidement. Nous vous expliquons tout cela en détail dans notre article sur l’art de manier l’accord du participe passé.

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