Les verbes pronominaux : un cas particulier
L’accord du participe passé des verbes pronominaux suit une logique particulière, comme l’explique Thomas, enseignant Acadomia : « Pensez à un miroir qui reflète l’action sur le sujet ».
Dans la plupart des cas, le verbe pronominal s’accorde avec le sujet, que sa valeur soit réfléchie, réciproque, passive ou essentiellement pronominale :
- Valeur réfléchie : « Ils se sont lavés. »
- Valeur réciproque : « Elles se sont regardées. »
- Valeur passive : « La fenêtre s’est ouverte toute seule. »
- Valeur essentiellement pronominale : « Ils se sont souvenus. »
Quelques exceptions existent toutefois.
Quand le pronom réfléchi n’est pas le COD
Ici, l’accord avec le sujet n’a pas lieu d’être : « Ils se sont préparé un bon feu de cheminée ». En effet, « se » n’est pas le COD du verbe. Il désigne le bénéficiaire de l’action. Le COD est ici « un bon feu de cheminée ».
Quand on emploie certains verbes
Pour les verbes du type « se complaire », « se parler », « se succéder », le participe passé reste toujours invariable.
Exemples :
- Différents ministres se sont succédé.
- Ils se sont complu dans leurs erreurs.
Comme dans la situation précédente, le pronom « se » n’est pas le COD, mais le complément d’objet indirect (COI) : les ministres ont succédé aux ministres.
Le participe passé suivi d’un infinitif
« Les chansons que j’ai entendu chanter étaient magnifiques. » Cette phrase illustre une règle subtile que Marie, qui fait par ailleurs du soutien scolaire, explique à ses élèves de collège. Le participe passé suivi d’un infinitif obéit à un principe simple : il s’accorde uniquement si le COD placé avant fait l’action de l’infinitif.
Prenons un autre exemple : « Les enfants que j’ai vus jouer dans le jardin. » Ici, ce sont bien les enfants qui jouent, donc le participe passé s’accorde. En revanche, dans « Les devoirs que j’ai fait corriger », ce ne sont pas les devoirs qui corrigent, donc pas d’accord.
Les verbes de perception et de mouvement
Imaginons Sarah qui observe son petit frère dans le jardin : « Je l’ai vu courir vers la balançoire ». Dans cette phrase, le participe passé reste invariable, car c’est un verbe de perception. Ces verbes comme voir, entendre, sentir ou écouter suivent une règle particulière quand ils sont suivis d’un infinitif.
Pour les verbes de mouvement comme aller, venir, partir, le principe est différent. « Les enfants sont montés dans le bus » s’accorde, car le verbe est conjugué avec être. En revanche, « Les kilomètres qu’ils ont couru » reste invariable, car le verbe exprime une mesure.
Ces subtilités, propres aux règles de conjugaison française, deviennent plus claires avec un accompagnement adapté qui permet aux élèves de s’approprier naturellement ces règles d’accord.
Méthodes pratiques pour ne plus faire d’erreurs
Pour identifier rapidement si un accord est nécessaire, vous pouvez : repérer le participe passé, identifier son auxiliaire, puis vérifier la présence et la position du COD.
Prenons un exemple tiré du journal de Léa : « Les histoires que ma grand-mère m’a racontées hier soir ». En appliquant cette méthode de vérification, on identifie « racontées » (participe passé), « a » (auxiliaire avoir), et « que » (COD placé avant, remplaçant « histoires »).
Les erreurs les plus fréquentes à éviter
Sarah, en classe de 4e, confie : « Les accords me semblaient impossibles avant le stage Acadomia que j’ai fait pendant les vacances de Pâques ». Cette élève, comme beaucoup d’autres, confondait les participes passés en -é avec les infinitifs en -er. Une astuce simple consiste à remplacer le verbe par « prendre » : si on peut dire « prendre », c’est l’infinitif.
Une autre confusion classique concerne les verbes suivis d’un infinitif. « Les filles que j’ai entendu chanter » reste invariable, car le COD « les filles » n’effectue pas l’action d’entendre.
Enfin, pour les verbes pronominaux, demandez-vous qui fait l’action. Dans « Elles se sont lavées », ce sont « elles » qui se lavent, donc on accorde.
Exercices et applications concrètes
Chloé propose une méthode d’entraînement progressive à ses élèves. « Commencez par transformer des phrases simples. Voyons cela avec l’exemple suivant : « Le chat mange la souris ». Cette formulation devient « La souris que le chat a mangée ». Avec ce genre de manipulation, on peut visualiser concrètement le mécanisme d’accord du participe passé. »
Les cours particuliers permettent d’adapter le niveau des exercices à chaque élève. Chloé le constate chaque semaine au domicile de ses élèves. Par exemple, avec la phrase « Les élèves ont réussi leurs examens cette année », on peut créer plusieurs variantes :
- « Les examens qu’ils ont réussis cette année ».
- Ou encore une phrase interrogative : « Combien d’examens ont-ils réussis cette année ? ».
Cette approche ludique transforme un exercice technique en moment d’apprentissage intéressant. Il permet non seulement de jongler avec la langue, mais aussi d’en explorer de nombreuses variantes.
Les cas complexes expliqués simplement
Léa, autre enseignante Acadomia, prend toujours des exemples concrets, tirés du quotidien, pour démystifier les cas complexes du participe passé. Elle explique : « Les verbes de mesure comme ‘coûter’ ou ‘valoir’ suivent une règle particulière : ils restent invariables quand ils expriment un prix ou une valeur. C’est le cas dans l’exemple suivant : ces jeux vidéo m’ont coûté cher. »
Pour les verbes impersonnels comme falloir ou pleuvoir, le participe passé reste toujours invariable. « Les orages qu’il a fallu supporter » illustre cette règle vues en cours de français en fin de collège.
Le cas du pronom adverbial « en » mérite enfin une attention particulière. Dans la phrase « Des pommes, « j’en ai mangé trois », le participe passé reste invariable car « en » n’est pas un véritable COD.