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L’art de manier l’accord du participe passé

Article publié le 19 mai 2025 (mis à jour le 19 mai 2025) - par Marie Tran
7 minutes

L’accord du participe passé n’est pas chose aisée pour de nombreux élèves, et même pour certains adultes. Ce cauchemar des cours de français, utilisé dans les temps composés comme le passé composé et le plus-que-parfait, suit des règles précises qui varient selon l’auxiliaire employé et la position des compléments dans la phrase. Quelles sont les règles essentielles pour accorder le participe passé sans se tromper ?

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Qu’est-ce qu’un participe passé ?

Le participe passé représente une forme verbale particulière qui appartient au mode impersonnel du verbe (sans pronom personnel). Un peu comme un caméléon de la langue française, il s’adapte à différentes situations : seul comme adjectif, avec l’auxiliaire être ou avoir pour former les temps composés, ou encore dans la voix passive.

Le participe passé remplit plusieurs fonctions essentielles. Il peut :

  • Qualifier un nom, de la même manière que le fait un adjectif qualificatif épithète : exemple, « Une lettre écrite à la main ».
  • Construire des temps verbaux : exemple, « Les hommes ont marché sur la lune ».
  • Exprimer une action accomplie dans une forme passive : exemple, « La fleur est cueillie ».

Sa maîtrise permet aux élèves de s’exprimer à l’oral, mais surtout à l’écrit, avec plus de précision et d’élégance.

Les règles fondamentales de l’accord avec l’auxiliaire être

« Les filles sont parties en vacances. » Cette phrase illustre la règle d’or de l’accord avec l’auxiliaire être : le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet. Cette règle, abordée en CM1, constitue la base d’un apprentissage progressif des accords.

Se poser la question « Qui est-ce qui ? » pour identifier le sujet permet d’identifier s’il faut accorder au féminin et/ou au pluriel.

Exemples :

  • Elle est arrivé_ : qui est-ce qui « est arrivé_ » ? C’est « elle », donc accord au féminin singulier. Elle est arrivée.
  • Mes sœurs sont rentré_ : qui est-ce qui « sont rentré_ » ? C’est « mes sœurs », donc accord au féminin pluriel. Mes sœurs sont rentrées.
  • Les garçons sont sorti_ : qui est-ce qui « sont sorti_ » ? C’est « les garçons », donc accord au masculin pluriel. Les garçons sont sortis.

Maîtrisez les accords du participe passé avec l’auxiliaire être sans stress

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La particularité du pronom « on »

Généralement, le pronom « on » détermine l’accord du participe passé au masculin singulier. C’est, le cas, par exemple, dans la phrase « On est venu ». Toutefois, cet accord peut se faire au pluriel, voire au féminin quand les personnes désignées par « on » sont respectivement plusieurs ou toutes des membres de la gent féminine.

Exemples :

  • On est arrivés : si « on » désigne un groupe de personnes.
  • On est reparties : si « on » désigne uniquement des femmes.
  • « On » peut aussi désigner une femme seule. Dans ce cas, il est possible d’écrire « Alors, on est devenue architecte ? », mais c’est plus rare.

La méthode Wilmet, une méthode ancienne et pratique, qui fait fi de l’auxiliaire

« Je n’arrive jamais à savoir si je dois mettre un -e ou un -s ! » Cette remarque de Lucas, élève de CM2, est fréquente. La méthode Wilmet propose une approche simple : posez-vous deux questions clés.

  • « Qu’est-ce qui est ? » : si lorsqu’on écrit le participe passé on a déjà écrit « ce qui est », alors, on accorde le participe.
  • « L’ai-je déjà écrit ? » : si lorsqu’on écrit le participe passé on n’a pas encore écrit ce qui est, ce qui fait l’action, alors, on n’accorde pas le participe.

Avantage n°1 de cette méthode : plus besoin de se préoccuper de l’auxiliaire.

Exemples :

  • Vous avez mangé des tartelettes. Quand on écrit « mangé_ », on n’a pas écrit ce qui est mangé (les tartelettes), donc, pas besoin d’accorder.
  • Les lits sont faits par mon père. Quand on écrit « fait_ », on a déjà écrit ce qui est fait (les lits), donc, il faut accorder.

Avantage n°2, cette méthode fonctionne quand le COD est placé avant le verbe.

Exemple :

  • Les amis se sont préparés pour arriver à l’heure. Quand on écrit « préparé_ », on a écrit ce qui est préparé (les amis), donc, il faut accorder.
  • Les parents se sont préparé de bons petits plats. Quand on écrit « préparé_ », on n’a pas encore écrit ce qui est préparé (les bons petits plats), donc, il n’est pas nécessaire d’accorder.

La méthode Wilmet est donc très pratique. Elle ne s’embarrasse pas de grammaire et marche à tous les coups !

L’accord avec l’auxiliaire avoir : les principes de base

La méthode Wilmet n’est pas encore très répandue dans les écoles. Aussi, la grammaire et la reconnaissance des fonctions des différents groupes constituant la phrase, demeure la méthode plus communément enseignée.

Le rôle du complément d’objet direct (COD)

« Les pommes que j’ai mangées étaient délicieuses. » Dans cette phrase, pourquoi « mangées » prend-il un accord ? La réponse se trouve dans le complément d’objet direct (COD). Le COD joue un rôle déterminant avec l’auxiliaire avoir : quand il est placé avant le verbe, il déclenche l’accord du participe passé.

Pour identifier le complément d’objet direct, posez-vous la question « qui ? » ou « quoi ? » après le verbe. Dans l’exemple « La lettre que j’ai écrite » demandez « J’ai écrit quoi ? ». C’est « La lettre » : le COD placé avant, donc on accorde.

Exemples en fonction de la position du complément d’objet direct :

  • COD avant le verbe, accord : « Les fleurs qu’elle a cueillies« .
  • COD après le verbe, pas d’accord : « Elle a cueilli des fleurs« .

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Les verbes pronominaux : un cas particulier

L’accord du participe passé des verbes pronominaux suit une logique particulière, comme l’explique Thomas, enseignant Acadomia : « Pensez à un miroir qui reflète l’action sur le sujet ».

Dans la plupart des cas, le verbe pronominal s’accorde avec le sujet, que sa valeur soit réfléchie, réciproque, passive ou essentiellement pronominale :

  • Valeur réfléchie : « Ils se sont lavés. »
  • Valeur réciproque : « Elles se sont regardées. »
  • Valeur passive : « La fenêtre s’est ouverte toute seule. »
  • Valeur essentiellement pronominale : « Ils se sont souvenus. »

Quelques exceptions existent toutefois.

Quand le pronom réfléchi n’est pas le COD

Ici, l’accord avec le sujet n’a pas lieu d’être : « Ils se sont préparé un bon feu de cheminée ». En effet, « se » n’est pas le COD du verbe. Il désigne le bénéficiaire de l’action. Le COD est ici « un bon feu de cheminée ».

Quand on emploie certains verbes

Pour les verbes du type « se complaire », « se parler », « se succéder », le participe passé reste toujours invariable.

Exemples :

  • Différents ministres se sont succédé.
  • Ils se sont complu dans leurs erreurs.

Comme dans la situation précédente, le pronom « se » n’est pas le COD, mais le complément d’objet indirect (COI) : les ministres ont succédé aux ministres.

Le participe passé suivi d’un infinitif

« Les chansons que j’ai entendu chanter étaient magnifiques. » Cette phrase illustre une règle subtile que Marie, qui fait par ailleurs du soutien scolaire, explique à ses élèves de collège. Le participe passé suivi d’un infinitif obéit à un principe simple : il s’accorde uniquement si le COD placé avant fait l’action de l’infinitif.

Prenons un autre exemple : « Les enfants que j’ai vus jouer dans le jardin. » Ici, ce sont bien les enfants qui jouent, donc le participe passé s’accorde. En revanche, dans « Les devoirs que j’ai fait corriger », ce ne sont pas les devoirs qui corrigent, donc pas d’accord.

Les verbes de perception et de mouvement

Imaginons Sarah qui observe son petit frère dans le jardin : « Je l’ai vu courir vers la balançoire ». Dans cette phrase, le participe passé reste invariable, car c’est un verbe de perception. Ces verbes comme voir, entendre, sentir ou écouter suivent une règle particulière quand ils sont suivis d’un infinitif.

Pour les verbes de mouvement comme aller, venir, partir, le principe est différent. « Les enfants sont montés dans le bus » s’accorde, car le verbe est conjugué avec être. En revanche, « Les kilomètres qu’ils ont couru » reste invariable, car le verbe exprime une mesure.

Ces subtilités, propres aux règles de conjugaison française, deviennent plus claires avec un accompagnement adapté qui permet aux élèves de s’approprier naturellement ces règles d’accord.

Méthodes pratiques pour ne plus faire d’erreurs

Pour identifier rapidement si un accord est nécessaire, vous pouvez : repérer le participe passé, identifier son auxiliaire, puis vérifier la présence et la position du COD.

Prenons un exemple tiré du journal de Léa : « Les histoires que ma grand-mère m’a racontées hier soir ». En appliquant cette méthode de vérification, on identifie « racontées » (participe passé), « a » (auxiliaire avoir), et « que » (COD placé avant, remplaçant « histoires »).

Les erreurs les plus fréquentes à éviter

Sarah, en classe de 4e, confie : « Les accords me semblaient impossibles avant le stage Acadomia que j’ai fait pendant les vacances de Pâques ». Cette élève, comme beaucoup d’autres, confondait les participes passés en -é avec les infinitifs en -er. Une astuce simple consiste à remplacer le verbe par « prendre » : si on peut dire « prendre », c’est l’infinitif.

Une autre confusion classique concerne les verbes suivis d’un infinitif. « Les filles que j’ai entendu chanter » reste invariable, car le COD « les filles » n’effectue pas l’action d’entendre.

Enfin, pour les verbes pronominaux, demandez-vous qui fait l’action. Dans « Elles se sont lavées », ce sont « elles » qui se lavent, donc on accorde.

Exercices et applications concrètes

Chloé propose une méthode d’entraînement progressive à ses élèves. « Commencez par transformer des phrases simples. Voyons cela avec l’exemple suivant : « Le chat mange la souris ». Cette formulation devient « La souris que le chat a mangée ». Avec ce genre de manipulation, on peut visualiser concrètement le mécanisme d’accord du participe passé. »

Les cours particuliers permettent d’adapter le niveau des exercices à chaque élève. Chloé le constate chaque semaine au domicile de ses élèves. Par exemple, avec la phrase « Les élèves ont réussi leurs examens cette année », on peut créer plusieurs variantes :

  • « Les examens qu’ils ont réussis cette année ».
  • Ou encore une phrase interrogative : « Combien d’examens ont-ils réussis cette année ? ».

Cette approche ludique transforme un exercice technique en moment d’apprentissage intéressant. Il permet non seulement de jongler avec la langue, mais aussi d’en explorer de nombreuses variantes.

Les cas complexes expliqués simplement

Léa, autre enseignante Acadomia, prend toujours des exemples concrets, tirés du quotidien, pour démystifier les cas complexes du participe passé. Elle explique : « Les verbes de mesure comme ‘coûter’ ou ‘valoir’ suivent une règle particulière : ils restent invariables quand ils expriment un prix ou une valeur. C’est le cas dans l’exemple suivant : ces jeux vidéo m’ont coûté cher. »

Pour les verbes impersonnels comme falloir ou pleuvoir, le participe passé reste toujours invariable. « Les orages qu’il a fallu supporter » illustre cette règle vues en cours de français en fin de collège.

Le cas du pronom adverbial « en » mérite enfin une attention particulière. Dans la phrase « Des pommes, « j’en ai mangé trois », le participe passé reste invariable car « en » n’est pas un véritable COD.

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Les réponses à vos questions

Si vous n’y trouvez pas la réponse à votre question, n’hésitez pas à nous contacter

Les 3 règles principales de l’accord du participe passé sont :
1- Participe passé seul s’accorde comme un adjectif avec le nom. Par exemple : « Des devoirs terminés ».
2- Avec l’auxiliaire être l’accord avec le sujet se fait en genre et en nombre. Par exemple : « Les étoiles sont apparues ».
3- Avec l’auxiliaire avoir l’accord se fait uniquement si le COD est placé avant le verbe. Par exemple : « Les chansons que j’ai écrites ».

Pour identifier un participe passé, commencez par repérer sa terminaison caractéristique : -é pour le premier groupe (chanté, mangé), -i, -is ou -it pour le deuxième groupe (fini, choisi), et des formes variables pour le troisième groupe (pris, fait, vu).

Une méthode efficace consiste à remplacer le verbe par « prendre » ou « vendre ». Si la forme obtenue est « pris » ou « vendu », vous avez bien affaire à un participe passé : « J’ai mangé » devient « J’ai pris ».

Autre astuce : si vous pouvez ajouter « été » ou « avoir » devant le mot, c’est un participe passé. « La porte fermée » devient « La porte a été fermée ».

Choisir le bon auxiliaire ressemble à un jeu de piste où chaque indice compte. Pour les verbes de mouvement ou d’état (aller, venir, rester, etc..), pensez à une maison : on y entre et on y reste. Ces verbes se conjuguent naturellement avec être. Pour les autres verbes, comme dans l’exemple suivant : « J’ai couru 8 kilomètres », l’action sort de nous pour agir sur quelque chose. Ils prennent donc l’auxiliaire avoir.

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Portrait de la conseillère pédagogique Acadomia Isabelle Dary
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