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25 expressions françaises courantes

Article publié le 19 mai 2025 (mis à jour le 19 mai 2025) - par Marie Tran
7 minutes

La langue française est truffée d’expressions imagées qui n’en facilitent pas toujours la compréhension. Imaginez une personne entendant « Il est tombé dans les pommes ! » Quelle vision étrange ! Est-il tombé dans un panier de fruits ? Non, il s’est simplement évanoui. Ces tournures de phrases, appelées expressions idiomatiques, ne sont donc pas à prendre au pied de la lettre. Elles s’apprennent tout au long de la vie au fil des conversations, des lectures, ou encore des cours de français. Elles sont le reflet de l’histoire, des coutumes et de la culture française. Et pour en faire le tour, il y a du pain sur la planche ! Aussi irons-nous droit au but avec quelques exemples qui, plus que d’autres, ont fait mouche dans notre esprit.

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Expressions imagées célèbres

Ces expressions font partie de celles que l’on utilise le plus souvent dans notre vie quotidienne. Toutes les langues véhiculent ce genre de phrases ou de périphrases. Les expressions idiomatiques en anglais sont, par exemple, particulièrement savoureuses.

1- Tomber dans les pommes

Sens : s’évanouir.

L’expression viendrait de l’écrivain George Sand, qui employait « être dans les pommes cuites » pour désigner une grande fatigue. Le terme aurait ensuite été raccourci en « tomber dans les pommes ».

2- Avoir le cœur sur la main

Sens : être généreux.

Cette expression date du XVIIᵉ siècle et repose sur l’idée de donner spontanément son cœur, symbole d’amour et de bienveillance, comme si on l’offrait dans sa main. On peut la rapprocher de « mettre du cœur à l’ouvrage« , autre locution imagée, indiquant que l’on fait avec zèle, amour et conviction son travail.

3- Mettre les pieds dans le plat

Sens : aborder un sujet délicat sans tact.

Elle vient du monde de l’équitation. Mettre brutalement le pied dans une flaque d’eau ou dans un plat (au sens figuré) signifie causer un malaise ou briser une discussion avec une remarque maladroite.

4- Casser du sucre sur le dos de quelqu’un

Sens : dire du mal de quelqu’un en son absence.

L’idée de râper et d’user quelque chose sur le dos de quelqu’un symbolise la médisance. Cette expression idiomatique remonterait au XIXᵉ siècle, où le sucre était râpé avant d’être utilisé.

5- Battre la chamade

Sens : avoir le cœur qui s’emballe sous l’effet d’une émotion.

Le mot chamade désignait autrefois un roulement de tambour indiquant la reddition d’un camp militaire. Par extension, un cœur qui bat fort est assimilé à ce battement rapide.

6- Dans le plus simple appareil

Sens : être nu.

L’expression remonte au XVIIIᵉ siècle et joue sur le mot « appareil », qui désigne alors l’habillement ou l’apparence, le « haut appareil » désignait même au XVIᵉ siècle l’armure complète. Cette expression est donc une figure de style antinomique, car cet oxymore allie deux mots de sens contraire : simple et appareil.

7- C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase

Sens : le détail qui rend une situation insupportable.

Cette expression est une des plus parlantes de la langue française, et peut être associée à d’autres, signifiant peu ou prou la même chose : « en avoir ras le bol » et « la coupe est pleine« .

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Expressions populaires anciennes

Nombre d’exemples cités tout au long de notre article remontent loin dans le temps. Ils ont été transmis par tradition orale (par exemple d’une grand-mère au verbe haut à ses petits-enfants attentifs) avant d’être figés dans des livres.

8- À tout bout de champ

Sens : tout le temps, sans cesse.

L’expression vient du monde agricole : un champ étant une unité de mesure de terrain, elle évoque l’idée d’une action répétée à chaque changement de champ.

9- Être dans de beaux draps

Sens : être dans une situation difficile.

Au Moyen Âge, les draps désignaient les vêtements. Être dans de beaux draps signifiait être vêtu de vêtements sales ou en mauvais état, ce qui était signe de déchéance ou de problème.

10- Ménager la chèvre et le chou

Sens : essayer de satisfaire tout le monde, même quand c’est impossible.

L’expression fait référence à une énigme médiévale : un paysan doit traverser une rivière avec une chèvre, un chou et un loup, sans qu’aucun ne se fasse manger durant l’opération. Combien de trajets doit-il accomplir pour ce faire ?* Réponse en bas de l’article.

11- Se tourner les pouces

Sens : ne rien faire.

Cette expression du XVIIIᵉ siècle évoque le geste machinal des pouces qui tournent lorsqu’on s’ennuie et que l’on n’a rien d’utile à faire. Par exemple, quand on préfère compter les mouches qui volent, plutôt que de répondre à une question de son professeur de soutien scolaire

12- Faire l’école buissonnière

Sens : ne pas aller à l’école sans autorisation.

Au XVIᵉ siècle, la « buissonnière » était une sorte d’école clandestine qui, au temps de la Réforme et des guerres de religion, répandait les idées de Luther. Le sens a un peu changé depuis ce temps, car alors, faire l’école buissonnière consistait à s’y rendre, quand bien même ce dispositif n’était pas bien vu des autorités ecclésiastiques d’alors.

13- Avoir un âge canonique

Sens : être très âgé.

Origine : L’expression vient du droit canonique de l’Église catholique, qui fixait autrefois un âge minimum pour accéder à certaines fonctions ecclésiastiques. Par extension, cela désigne quelqu’un de très âgé. Ainsi, selon le droit canon, la bonne du curé devait être âgée d’au moins 40 ans (ce qui, à l’époque était un âge avancé). Promis, nous ne mettons pas ce genre de limite d’âge aux personnes que nous accompagnons chez Acadomia !

Expressions idiomatiques drôles ou loufoques

Peut-on rire de tout ou trouver certaines situations désopilantes ? La réponse semble être oui, avec ces quelques expressions françaises courantes.

14- Ne pas avoir la lumière à tous les étages

Sens : manquer d’intelligence.

Cette métaphore qui compare l’intelligence à une maison éclairée. Si certaines pièces restent sombres, c’est que la réflexion est incomplète. Il en existe de multiples variantes comme « ne pas être le couteau le plus affûté du tiroir« .

15- Se fendre la poire

Sens : rire aux éclats.

La poire était un ancien terme argotique pour désigner la tête. L’image de fendre sa poire évoque donc une bouche grande ouverte par le rire. Le célèbre illustrateur Daumier s’est complu dans ses caricatures à représenter certains puissants de son époque sous la forme de poire. Il devait bien se la fendre !

16- Amuser la galerie

Sens : divertir tout le monde avec exagération.

L’expression vient du théâtre du XVIIᵉ siècle, où les places les moins chères se trouvaient dans la galerie, c’est-à-dire, les balcons en encorbellement. Les comédiens en faisaient souvent trop pour capter leur attention.

17- C’est du pipeau

Sens : c’est un mensonge ou une supercherie.

Le pipeau était une petite flûte utilisée pour attirer les oiseaux dans des pièges, ce qui illustre assez bien l’idée de tromperie.

18- Être plein aux as

Sens : être très riche.

L’expression vient du jeu de cartes, où avoir plusieurs as est signe de force et de richesse, notamment au poker où il y a le full aux as. C’est de fait un vrai atout au jeu.

19- À tire-larigot

Sens : en grande quantité, beaucoup.

Aujourd’hui disparu, le larigot était une flûte rustique. L’origine de l’expression est un peu mystérieuse, mais se retrouve fréquemment dans des chansons à boire d’antan, où l’on « siffle » bouteille sur bouteille. La flûte désigne aussi des verres à alcool. Le lien entre la flûte et l’ivresse signe d’abondance ne date pas d’hier, vu que dans la mythologie, le dieu du vin Bacchus est souvent associé à Pan jouant de la… flûte.

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Expressions avec des animaux

Assurément, la langue française regorge d’expressions impliquant nos amis à plumes, à poils et à écailles. Petit florilège.

20- Poser un lapin

Sens : ne pas venir à un rendez-vous.

Au XIXᵉ siècle, poser un lapin signifiait ne pas payer une prostituée après un service. L’expression a évolué vers le sens actuel d’un rendez-vous manqué. C’est moins brutal que de se faire le coup du lapin (recevoir un choc violent sur les cervicales).

21- Être têtu comme une mule

Sens : être obstiné.

Les mules sont réputées pour leur entêtement et refusent souvent d’obéir si elles ne le veulent pas. D’où l’expression. D’autres expressions se concentrent sur cet animal : « être chargé comme une mule/un baudet » (être très chargé), « faire tourner en bourrique » (faire enrager quelqu’un).

22- Donner sa langue au chat

Sens : renoncer à trouver la réponse à une devinette ou une question.

Autrefois, on disait « jeter sa langue aux chiens » pour obtenir une réponse. Le chat, plus mystérieux et rusé, a ensuite remplacé le chien dans l’expression. On retrouve cet animal dans nombre d’autres phrases : « Chat échaudé craint l’eau froide » (appréhender de revivre une mauvaise expérience), « avoir un chat dans la gorge » (être enroué), « il n’y a pas un chat » (il n’y a personne)…

23- Avaler des couleuvres

Sens : accepter des choses humiliantes sans protester.

Les couleuvres étant des serpents inoffensifs, l’image de les avaler sans broncher illustre une situation où l’on subit sans réagir. À l’inverse, les vipères peuvent mordre, ce qui est, d’une certaine façon le cas des langues de vipère (personnes médisantes).

24- Avoir le cafard

Sens : être triste ou déprimé.

L’expression a été popularisée au XIXᵉ siècle par Charles Baudelaire dans Les Fleurs du Mal. Dans son sonnet « La Destruction », il compare la mélancolie à des insectes (les cafards) envahissant l’esprit. Expression à rapprocher, par exemple, de « avoir le bourdon » (désignant ici tant l’insecte et son vrombissement, que la sonnerie sourde des cloches).

On pourrait compléter la liste avec tant d’autres tournures témoignant de la relation de l’homme à l’animal (et tous y passent, ou presque) : avoir la chair de poule, faire un froid de canard, dire qu’il y a anguille sous roche, ou baleine sous grain de sable, entre chien et loup, être connu comme le loup blanc, être fier comme un paon, pleurer des larmes de crocodile…

25- Passer du coq à l’âne

Sens : passer d’un sujet à un autre qui n’a rien à voir, sans transition.

La tradition attribue cette expression aux frères Grimm dans le fameux conte des Musiciens de Brême dans lequel quatre animaux rejetés, un âne, un chien, un chat et un coq unissent leurs forces et s’assurent une vie paisible. Il semblerait toutefois qu’elle soit encore plus ancienne. Les aléas de la tradition orale.

Les expressions idiomatiques enrichissent donc la langue et révèlent toute sa créativité. Sans prendre la grosse tête, nous espérons que cet article vous aura plu, sans être tombé dans vos recherches et lectures comme un cheveu sur la soupe. Et si le sujet vous intéresse, nous vous conseillons vivement la lecture de 200 drôles d’expressions d’Alain Rey (Le Robert, 2015).

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Les réponses à vos questions

Si vous n’y trouvez pas la réponse à votre question, n’hésitez pas à nous contacter

Voici, en plus de celles déjà évoquées plus haut, quelques-unes des expressions françaises les plus répandues :
– Avoir le bras long (avoir de l’influence).
– Mettre la main à la pâte (participer activement).
– Être dans les choux (être dernier, perdant).
– Avoir la tête dans les étoiles (être rêveur).
– Prendre ses jambes à son cou (s’enfuir rapidement).

La langue française regorge aussi d’expressions qui prêtent à sourire par leur côté absurde. Nous en avons présenté quelques-unes. En voici d’autres :
– Pédaler dans la semoule (faire des efforts inutiles).
– Être comme une poule qui a trouvé un couteau (être embarrassé).
– Avoir les yeux plus gros que le ventre (être trop gourmand).
– Être chocolat (être dupé).
– Avoir un petit vélo dans la tête (être un peu fou).

Sa réponse repose sur la logique, et se transmettrait depuis le temps de Charlemagne. C’est son conseiller Alcuin qui en serait à l’origine.

Le paysan passe d’abord avec la chèvre en laissant le loup et le chou sur la rive (voyage n°1). Il revient chercher le loup, le dépose de l’autre côté puis il ramène la chèvre (voyage n°2). Il la laisse et passe le chou (voyage n°3). Enfin, il revient prendre la chèvre (voyage n°4).

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Portrait de la conseillère pédagogique Acadomia Isabelle Dary
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