Mettre en œuvre sa reconversion professionnelle

Article publié le 20 octobre 2021 (mis à jour le 05 mars 2024) - 0 commentaires
5 minutes
Le manque d’épanouissement dans le travail et la tentation de changer d’air et de voie professionnelle ne sont pas des problématiques nouvelles. Toutefois, elles ont pris une importance et une ampleur inédites depuis le début de la crise sanitaire : chez de nombreux salariés, les confinements successifs et la mise en place du télétravail ont remis en question l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, voire le sens et le devenir de leur carrière actuelle.
Antoine Rodriguez

Antoine Rodriguez

Coach scolaire et pédagogique chez Acadomia

Ainsi, selon un sondage BVA paru en juin 2021, 49 % des actifs − soit près d’un sur deux − ont envisagé, initié ou effectué une reconversion professionnelle.

À l’heure où la pandémie semble reculer et l’horizon enfin se dégager, comment concrétiser cette envie de changement ?

Questionner ses motivations

Les motivations des personnes souhaitant effectuer une reconversion professionnelle sont diverses. Elles peuvent être liées à une simple envie de changement, à un sentiment d’inadéquation avec des valeurs, des envies ou des besoins personnels, mais elles peuvent aussi résulter de conditions de travail jugées trop pénibles, d’un stress devenu chronique.

Lorsque l’envie et la motivation ne sont plus là, que se rendre sur son lieu de travail devient de plus en plus difficile, il faut bien sûr commencer par réfléchir aux causes de cette désaffection, établir en quelque sorte le diagnostic de ce mal-être professionnel. Identifier les raisons qui poussent à changer de métier, voire de secteur d’activité, est une première étape indispensable. Pour bénéficier d’un regard extérieur et y voir plus clair, on peut dès lors songer à un accompagnement par un professionnel, tel qu’un coach en reconversion professionnelle ou un conseiller en évolution professionnelle (CEP).

Lever la première des difficultés : passer de l’idée à l’action !

Faire appel à une aide professionnelle suffisamment tôt pour répondre à son envie ou projet de reconversion a par ailleurs le mérite d’engager la démarche, de la rendre en quelque sorte concrète. L’enquête BVA mentionnée plus haut souligne à ce sujet que le manque d’accompagnement ou d’informations sont les principales raisons qui empêchent la plupart des gens de franchir le cap. En effet, si l’envie de se reconvertir est bien présente pour plus de la moitié des actifs, ceux qui se lancent dans l’aventure sont beaucoup moins nombreux : 39 % d’entre eux avouent ne pas savoir par où commencer, tandis que 33 % confient manquer d’informations et d’accompagnement.

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Définir son projet

Pour définir son projet de reconversion, il faut tout d’abord tirer les leçons du passé. L’identification de ce que l’on souhaite retrouver ou non dans un nouvel emploi sera prépondérante dans l’orientation prise pour cette nouvelle vie professionnelle. On peut par exemple se poser les questions suivantes :

  • Quelles sont mes contraintes (personnelles, professionnelles, financières, etc.) ?
  • Quels sont mes objectifs à court, moyen ou long terme ?
  • Quelles sont les premières pistes qui me viennent à l’esprit ?

Ce projet doit par ailleurs être suffisamment réaliste. Il faut donc se questionner sur l’accessibilité de celui-ci, en se demandant notamment :

  • Quelles sont les compétences requises pour mon projet, et quelles sont celles dont je dispose et celles que je vais devoir acquérir ?
  • Les conditions de travail conviennent-elles à mes aspirations ?
  • Le niveau de rémunération proposé est-il cohérent avec mes attentes ?
  • Le nombre d’annonces existantes pour ce métier est-il suffisant pour permettre une insertion professionnelle ?

Pour obtenir les réponses à ces questions, il est conseillé de réaliser une enquête métier, c’est-à-dire d’interroger des professionnels disposant d’une vision réaliste et concrète du secteur et de la fonction envisagée.

Avancer pas à pas

Une fois le projet de reconversion considéré dans son ensemble et bien défini, il est temps de dresser la liste des objectifs à atteindre pour concrétiser cette reconversion.

Et pour que ces objectifs soient les bons, rien de mieux que de les passer à la « moulinette » du modèle SMART. Initialement développé dans le domaine de la gestion mais appliqué ensuite à bien d’autres domaines, il propose une méthodologie permettant de finaliser une tâche ou d’atteindre un objectif.

Un objectif SMART a donc pour principe d’être :

  • S : Comme Spécifique. Il est suffisamment précis et simple dans sa définition.
  • M : Comme Mesurable. Il comprend un critère quantitatif ou qualitatif permettant de mesurer l’atteinte de l’objectif.
  • A : Comme Ambitieux. Il représente un défi suffisamment élevé pour être motivant.
  • R : Comme Réaliste. Il reste atteignable pour éviter le risque de découragement et d’abandon.
  • T : Comme Temporellement défini. Il fixe une date ou une période d’achèvement précise.

Une fois ces objectifs fixés, il reste à définir un plan d’action afin de pouvoir suivre une « feuille de route ». Ce plan d’action doit être très précis, c’est-à-dire faire état de toutes les tâches intermédiaires à effectuer et des dates butoir pour les mener à bien. Là encore, il est recommandé de s’entourer de « personnes ressources » – des membres de l’entourage ou des professionnels de l’accompagnement au changement – qui pourront intervenir en soutien ou en supervision de la bonne mise en œuvre du plan d’action. Inclure des tiers dans ses actions oblige en quelque sorte à s’y tenir et à les réaliser. C’est une sécurité supplémentaire pour répondre aux éventuelles baisses de motivation.

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