Bac, brevet… Ce que vous ignorez (encore) sur les examens français

Article publié le 29 juin 2025 - par Laëtitia Leroy
4 minutes

Chaque été, les épreuves du brevet et du bac occupent l’espace médiatique comme un rendez-vous national. Mais qui se souvient vraiment que le baccalauréat a été créé par Napoléon ? Que les filles n’y avaient pas pleinement accès avant les années 1920 ? Ou que le brevet n’a pas toujours été nécessaire pour entrer au lycée ? Ces diplômes ont une histoire étonnante, parfois surprenante… et souvent méconnue.

Voici un tour d’horizon instructif – et parfois inattendu – des coulisses de ces examens qui marquent les parcours scolaires de millions d’élèves.

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Des élèves en examen du bac

Du diplôme d’élite au rite de passage universel

À leur naissance, ni le bac ni le brevet n’étaient pensés pour la majorité des élèves. Leur démocratisation est très récente à l’échelle de l’histoire de l’École.

Examen À l’origine…
Baccalauréat Créé en 1808. Oral uniquement, réservé aux garçons issus de milieux privilégiés. 31 reçus la première année.
Brevet Créé en 1947 comme diplôme administratif. Pas obligatoire pour entrer au lycée. Longtemps accordé sans examen écrit. Appelé le BEPC de 1947 à 1981 avant de devenir le brevet des collèges sanctionnant le DNB (Diplôme national du brevet).

À savoir : le bac est resté pendant tout le XIXe siècle un “brevet de bourgeoisie”, selon le philosophe Edmond Goblot. Le brevet, lui, était à l’origine un “brevet de capacité” pour les futurs enseignants.

Les filles, longtemps exclues de la scène

Aujourd’hui, les filles réussissent mieux que les garçons aux examens. Mais elles ont mis plus d’un siècle à y accéder à égalité.

  1. 1861 : Julie-Victoire Daubié devient la première bachelière française, à une époque où aucune école publique pour filles ne prépare au bac.
  2. 1924 : Création d’un baccalauréat féminin aligné sur celui des garçons.
  3. 1936 : Les filles représentent un quart des candidats reçus.
  4. 1981 : Parité atteinte à l’université. Aujourd’hui, les filles sont majoritaires dans la plupart des filières.

À noter : jusqu’aux années 1960, les lycées de jeunes filles n’enseignent ni le latin, ni la philo… rendant l’accès au bac très compliqué.

Ce que le bac a (vraiment) évalué au fil du temps

Longtemps, le bac n’était qu’un examen d’érudition littéraire, sans mathématiques obligatoires pour tous, et sans épreuves écrites avant 1830.

Quelques faits étonnants :

  • En 1968, à cause des grèves, les épreuves sont improvisées à l’oral. Résultat : 82% de réussite, contre 62% l’année précédente.
  • Le baccalauréat professionnel, apparu en 1985, est aujourd’hui la voie d’accès au bac la plus empruntée après la voie générale.
  • Le Grand Oral, introduit en 2021, marque un retour aux origines : à ses débuts, le bac était entièrement oral.

À retenir : l’enseignement scientifique a mis du temps à s’imposer. Le bac littéraire a longtemps été considéré comme le bac “de référence”.

Le brevet : un diplôme discret, mais pas anodin

Souvent perçu comme “moins important” que le bac, le brevet a pourtant connu de nombreuses mutations.

  • Avant 1975, plusieurs versions coexistaient : brevet général, technologique, professionnel…
  • Entre 1981 et 1985, il est attribué uniquement sur contrôle continu.
  • Depuis 1986, des épreuves écrites sont formellement instaurées pour “préparer les élèves à de futurs examens”.
  • Aujourd’hui, il comporte 5 épreuves : 4 écrites (français, maths, histoire-géographie, sciences) et un oral. Il est validé aussi via le contrôle continu (selon le socle commun de compétences).

Fun fact : la première session de 1986 a vu… moins de 50% de réussite !

Derrière les diplômes, une photographie de notre société

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • En 1960, seulement 10% d’une génération décroche le bac.
  • En 2000, on frôle les 65%.
  • Aujourd’hui, plus de 80% d’une classe d’âge réussit le bac (général, techno ou pro).
  • Le brevet atteint des taux de réussite proches de 85 à 90%, avec une majorité de mentions.

Mais au-delà des statistiques, ces examens sont aussi révélateurs de l’évolution des valeurs de l’école : de la sélection à la validation, du prestige à l’accessibilité, de la note à la compétence.

À méditer : les examens restent des repères pour les élèves, mais ils ne résument ni leur potentiel… ni leur avenir.

Vous vous souvenez de votre propre bac ? Ou de la veille du brevet de votre aîné ? L’histoire de ces diplômes, pleine de rebondissements, nous rappelle qu’ils sont bien plus que des épreuves : ce sont des rites scolaires, voire des rites de passage, qui racontent l’évolution de notre société, de ses exigences et de ses espoirs.

Et si, cette année, on regardait les résultats différemment : comme une étape sur un chemin de progression, et non comme un verdict définitif ?

Laëtitia Leroy
Auteur de l’article : Laëtitia Leroy
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