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Réussissez à écrire sans ou s’en à tous les coups

Article publié le 27 novembre 2025 (mis à jour le 27 novembre 2025) - par Marie Tran
4 minutes

La confusion entre « sans » et « s’en » est une erreur fréquente, souvent relevée dans les écrits courants ou même en cours de français. À l’oral, ces deux formes se prononcent de la même manière. On les appelle des homophones. Pourtant, leur utilisation est bien différente. « Sans » est une préposition, tandis que « s’en » est une contraction du pronom réfléchi « se » et du pronom adverbial « en ». Alors, comment s’en tirer sans faire la moindre faute ?

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Cahier d'école avec texte "Elle s'en est allée à l'école sans son sac" - exercice orthographe avec Acadomia

Des mots de classes grammaticales distinctes

« Sans » et « s’en » n’ont pas du tout la même fonction grammaticale.

« Sans » = préposition

Le mot « sans » est une préposition. Elle est utilisée pour exprimer l’absence ou la privation de quelque chose (élément concret, moral ou action). On peut remplacer « sans » par « en l’absence de » ou « dépourvu de ». « Sans » peut être suivi d’un nom, d’un pronom ou d’un verbe à l’infinitif.

Exemples :

  • Il est parti sans son sac.
  • Cette personne est sans scrupules.
  • Il est parti à l’école sans me dire au revoir.
  • Sans toi, je ne sais pas quoi faire.

« S’en » = pronom réfléchi + pronom adverbial

« S’en » est la combinaison du pronom réfléchi « se » (élidé en s apostrophe devant la voyelle) et du pronom adverbial « en ». Cette construction est utilisée uniquement avec un verbe pronominal conjugué. Elle implique généralement une action. Le pronom « en » fait référence à un objet ou une situation évoquée précédemment, parfois à une idée ou une circonstance.

Exemples :

  • Il s’en est allé sans un mot.
  • Elle s’en souvient parfaitement.
  • Je m’en moque.
  • Malbrough s’en va en guerre…

Comment choisir entre « sans » et « s’en » et éviter la confusion ?

La confusion entre ces deux formes survient principalement à l’oral, car elles se prononcent de la même manière. Cependant, à l’écrit, la différence est bien marquée par leur fonction grammaticale. Voici des stratégies pour ne plus se tromper.

Votre enfant ne sait jamais quand il faut utiliser « sans » ou « s’en » ?

Un peu de soutien scolaire lui permettra de faire un sans-faute !

Vérifiez la présence d’un verbe

Si ce qui suit « s’en » est un verbe conjugué, vous êtes certainement en présence de cette forme pronominale.

Exemple : Elle s’en va. (verbe = s’en aller)

En revanche, « sans » ne sera jamais suivi d’un verbe conjugué, mais d’un nom ou complément, ou encore d’un verbe à l’infinitif.

Exemples :

  • Il est parti sans un mot. (nom)
  • Ils sont restés 24 heures sans manger. (verbe à l’infinitif)

Remplacez par « en l’absence de » ou par « de cela »

Un test efficace consiste à remplacer le mot litigieux par « en l’absence de ». Si la phrase garde toute sa logique, alors « sans » est correct.

Exemple : Il est parti sans son manteau. → Il est parti en l’absence de son manteau. (Cela fonctionne bien avec « sans ».)

Si vous pouvez compléter une forme interrogative de la phrase par « de cela », vous êtes probablement face à « s’en ».

Exemple : S’en souvient → De quoi se souvient-elle ? Elle se souvient de cela.

Autres homophones de « sans » et « s’en » pour bien comprendre quelle est la différence entre eux

S’il n’y avait que ces deux homophones, cela serait trop facile ! Notre langue est riche en sonorités identiques dont la classe grammaticale, l’orthographe et le sens (bien prononcer le -s final !) n’ont pas grand-chose à voir. Voici donc d’autres homophones des deux mots principaux de cet article :

  • C’en : contraction assez rare du pronom démonstratif « ce » et du pronom personnel « en ». Elle est parfois utilisée en poésie ou dans des tournures comme dans « c’en est assez ! » ou « c’en fut fini ». On peut le remplacer par « cela en ».
  • Sens ou sent : conjugaison du verbe sentir aux première (je sens), deuxième (tu sens) ou troisième (il sent) personnes du singulier du présent de l’indicatif. En cas de doute, il est possible de passer à un autre temps comme le futur ou l’imparfait.
  • (Le) sang : nom commun désignant au sens propre le liquide rouge irriguant l’organisme sous l’impulsion du cœur.
  • Cent : déterminant numéral qui peut sans problème être remplacé par un autre déterminant numéral comme mille.

Quelques erreurs que l’on peut faire… sans s’en rendre compte

Certaines erreurs reviennent fréquemment dans l’utilisation de tous ces homophones. En voici quelques exemples :

  • Il a s’en doute oublié. → Il a sans doute oublié.
  • S’en est trop : je ne peux plus le supporter. → C’en est trop : je ne peux plus le supporter.
  • Vu la situation, l’entreprise sans sort plutôt bien. → Vu la situation, l’entreprise s’en sort plutôt bien.

Au final, le mieux reste de s’exercer pour acquérir des automatismes d’écriture. Acadomia vous propose donc ci-dessous un petit test.

Exercice pour s’entraîner sur les homophones « sans » et « s’en »

Complétez les phrases suivantes avec « sans » ou « s’en ».

  1. Il est parti ___ dire au revoir.
  2. Nous avons vécu ___ regret.
  3. Elle ___ va demain.
  4. ___ parler, il est parti en silence.
  5. Ils ___ sont rendus compte de leur erreur.
  6. ___ l’avoir étudiée, elle a réussi l’épreuve.
  7. Il ne faut pas partir ___ prévenir les autres.
  8. Elle ___ souvient, de cette journée.
  9. Il ___ est pris à elle.
  10. ___ ___ rendre compte, il a pris une mauvaise décision.

Avant de consulter la correction, voici un petit baromètre, en fonction du nombre de réponses correctes que vous obtiendrez.

  • Si vous avez 11 bonnes réponses sur 11 : bravo ! Vous êtes vraiment incollable !
  • Si vous avez entre 6 et 10 bonnes réponses : c’est bien ! Exercez-vous davantage pour progresser.
  • Si vous avez 5 bonnes réponses ou moins : il est peut-être temps de suivre quelques cours particuliers de français, car la grammaire et l’orthographe semblent vous poser problème.

Correction : 1. sans ; 2. sans ; 3. s’en ; 4. sans ; 5. s’en ; 6. sans ; 7. s’en ; 8. s’en ; 9. s’en ; 10. sans puis s’en.

À retenir

  • Sans : préposition qui indique l’absence, la privation. Exemple : Elle vit sans attaches.
  • S’en : contraction du pronom réfléchi « se » et du pronom adverbial « en », utilisée avec un verbe. Exemple : Il s’en va.
  • Si ce qui suit est un nom ou un verbe à l’infinitif, utilisez « sans ».
  • Si ce qui suit est un verbe conjugué, utilisez « s’en ».

En suivant ces règles simples, vous éviterez les erreurs courantes et écrirez mieux. Comme toujours, la pratique régulière et la relecture sont les clés pour bien maîtriser ces distinctions.

Marie Tran
Auteur de l’article : Marie Tran
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La bonne forme est « c’en est trop ».

Cette expression signifie que quelque chose a dépassé un seuil. Elle est généralement utilisée dans le contexte d’une situation qui devient excessive. Le pronom « en » fait référence à une situation ou un contexte déjà évoqué. On peut remplacer le c apostrophe par « cela ». Le sens de la phrase n’est pas altéré.

On peut écrire les deux formes. Toutefois le sens, et donc l’orthographe, va dépendre du contexte :

  • « Sans doute » : signifie « probablement », « certainement ». Exemple : Nous viendrons sans doute demain.
  • « S’en doute » : cette expression verbale est construite avec le verbe « se douter ». Elle signifie que l’on est conscient de quelque chose. Exemple : Il s’en doute, mais il ne dit rien.