Vérifiez la présence d’un verbe
Si ce qui suit « s’en » est un verbe conjugué, vous êtes certainement en présence de cette forme pronominale.
Exemple : Elle s’en va. (verbe = s’en aller)
En revanche, « sans » ne sera jamais suivi d’un verbe conjugué, mais d’un nom ou complément, ou encore d’un verbe à l’infinitif.
Exemples :
- Il est parti sans un mot. (nom)
- Ils sont restés 24 heures sans manger. (verbe à l’infinitif)
Remplacez par « en l’absence de » ou par « de cela »
Un test efficace consiste à remplacer le mot litigieux par « en l’absence de ». Si la phrase garde toute sa logique, alors « sans » est correct.
Exemple : Il est parti sans son manteau. → Il est parti en l’absence de son manteau. (Cela fonctionne bien avec « sans ».)
Si vous pouvez compléter une forme interrogative de la phrase par « de cela », vous êtes probablement face à « s’en ».
Exemple : S’en souvient → De quoi se souvient-elle ? Elle se souvient de cela.
Autres homophones de « sans » et « s’en » pour bien comprendre quelle est la différence entre eux
S’il n’y avait que ces deux homophones, cela serait trop facile ! Notre langue est riche en sonorités identiques dont la classe grammaticale, l’orthographe et le sens (bien prononcer le -s final !) n’ont pas grand-chose à voir. Voici donc d’autres homophones des deux mots principaux de cet article :
- C’en : contraction assez rare du pronom démonstratif « ce » et du pronom personnel « en ». Elle est parfois utilisée en poésie ou dans des tournures comme dans « c’en est assez ! » ou « c’en fut fini ». On peut le remplacer par « cela en ».
- Sens ou sent : conjugaison du verbe sentir aux première (je sens), deuxième (tu sens) ou troisième (il sent) personnes du singulier du présent de l’indicatif. En cas de doute, il est possible de passer à un autre temps comme le futur ou l’imparfait.
- (Le) sang : nom commun désignant au sens propre le liquide rouge irriguant l’organisme sous l’impulsion du cœur.
- Cent : déterminant numéral qui peut sans problème être remplacé par un autre déterminant numéral comme mille.
Quelques erreurs que l’on peut faire… sans s’en rendre compte
Certaines erreurs reviennent fréquemment dans l’utilisation de tous ces homophones. En voici quelques exemples :
- Il a s’en doute oublié. → Il a sans doute oublié.
- S’en est trop : je ne peux plus le supporter. → C’en est trop : je ne peux plus le supporter.
- Vu la situation, l’entreprise sans sort plutôt bien. → Vu la situation, l’entreprise s’en sort plutôt bien.
Au final, le mieux reste de s’exercer pour acquérir des automatismes d’écriture. Acadomia vous propose donc ci-dessous un petit test.
Exercice pour s’entraîner sur les homophones « sans » et « s’en »
Complétez les phrases suivantes avec « sans » ou « s’en ».
- Il est parti ___ dire au revoir.
- Nous avons vécu ___ regret.
- Elle ___ va demain.
- ___ parler, il est parti en silence.
- Ils ___ sont rendus compte de leur erreur.
- ___ l’avoir étudiée, elle a réussi l’épreuve.
- Il ne faut pas partir ___ prévenir les autres.
- Elle ___ souvient, de cette journée.
- Il ___ est pris à elle.
- ___ ___ rendre compte, il a pris une mauvaise décision.
Avant de consulter la correction, voici un petit baromètre, en fonction du nombre de réponses correctes que vous obtiendrez.
- Si vous avez 11 bonnes réponses sur 11 : bravo ! Vous êtes vraiment incollable !
- Si vous avez entre 6 et 10 bonnes réponses : c’est bien ! Exercez-vous davantage pour progresser.
- Si vous avez 5 bonnes réponses ou moins : il est peut-être temps de suivre quelques cours particuliers de français, car la grammaire et l’orthographe semblent vous poser problème.
Correction : 1. sans ; 2. sans ; 3. s’en ; 4. sans ; 5. s’en ; 6. sans ; 7. s’en ; 8. s’en ; 9. s’en ; 10. sans puis s’en.