« Sais » et « sait » : conjugaison du verbe « savoir »
Voilà deux autres homophones du même son [sɛ], que les professeurs de français retrouvent fréquemment utilisés à mauvais escient.
Pour rappel, il s’agit de deux formes conjuguées du verbe savoir :
- Sais : 1ʳᵉ ou 2ᵉ personne du singulier au présent de l’indicatif → Je sais, tu sais.
- Sait : 3ᵉ personne du singulier au présent de l’indicatif → Il sait, elle sait, on sait.
Ces formes peuvent facilement être confondues, notamment dans les dictées, avec « s’est » ou « c’est » à cause de la prononciation identique. Mais elles n’ont aucun lien grammatical.
Pourquoi maîtriser ces distinctions est essentiel
Faire la différence entre ces homophones, ce n’est pas seulement éviter une faute.
Compréhension de la classe grammaticale et du sens d’une phrase
- À l’école, cela démontre une bonne compréhension du verbe et du sujet.
- Dans un écrit professionnel, cela reflète rigueur et crédibilité.
- Dans la vie quotidienne, cela rend la communication plus fluide et plus claire.
Ces distinctions appartiennent aux fondamentaux du français écrit, au même titre que les accords du participe passé ou que la conjugaison des verbes du premier groupe.
Les erreurs les plus fréquentes dans les exercices (notamment en CM2 et au collège)
| Mauvaise forme |
Forme correcte |
Raison |
| Que c’est-il passé ? |
Que s’est-il passé ? |
Verbe pronominal se passer |
| C’est bien passé |
Ça s’est bien passé |
Action du sujet |
| Sait une erreur |
C’est une erreur |
Présentation |
| Se sont des amis |
Ce sont des amis |
Identification |
| Il sait lavé les mains |
Il s’est lavé les mains |
Verbe pronominal se laver |
Les bons réflexes pour faire la différence entre « c’est » et « s’est »
La confusion entre « c’est » et « s’est » disparaît rapidement lorsqu’on apprend à se poser les bonnes questions. Voici trois réflexes simples à adopter pour choisir sans hésitation la bonne forme, et ainsi améliorer son orthographe facilement.
Étape 1 : se demander si l’on parle d’une chose ou d’une action
C’est le premier critère, et le plus décisif. Si la phrase présente, montre ou commente quelque chose, il faut écrire « c’est ».
Exemples : C’est une belle journée. C’est difficile à croire. C’est évident.
Dans ces phrases, on ne raconte rien : on se contente de constater ou de décrire.
En revanche, si la phrase décrit une action accomplie par quelqu’un, on écrit « s’est ».
Exemples : Il s’est trompé. Elle s’est levée tôt. On s’est rencontrés par hasard.
Ici, le mot fait partie d’un verbe pronominal qui exprime une action.
Pour retenir facilement : « c’est » dit quelque chose, « s’est » fait quelque chose.
Étape 2 : regarder le mot qui suit
Le mot placé juste après « c’est » ou « s’est » est un excellent indice. S’il s’agit d’un nom commun (C’est un chien), d’un adjectif (C’est beau) ou d’un complément (C’est là que je vais), la phrase présente une idée ou un état : il faut donc écrire « c’est ».
En revanche, si le mot qui suit est un participe passé (Elle s’est rendue), la phrase décrit une action : on écrit alors « s’est ».
En résumé : si le mot qui suit n’est pas un verbe, mettre « c’est » ; s’il s’agit d’un verbe, utiliser « s’est ».
Étape 3 : opérer un remplacement facile qui sonne français
Ce dernier réflexe est infaillible. Il suffit de remplacer le mot suspect pour voir si la phrase garde son sens. Ainsi, si vous pouvez remplacer le mot c’est/s’est par « cela est », il s’agit de « c’est ».
Exemple : C’est vrai → Cela est vrai. La phrase reste correcte, donc on garde « c’est ».