Elèves ensemble en cours Acadomia

Ne confondez plus c’est et s’est !

Article publié le 27 novembre 2025 (mis à jour le 27 novembre 2025) - par Marie Tran
5 minutes

Dans la langue française, peu d’erreurs sont aussi courantes que celle qui oppose « c’est » et « s’est ». Ces deux formes, parfaitement homophones, provoquent bien des hésitations, y compris chez des locuteurs aguerris. Pourtant, leur distinction repose sur une logique claire, liée à la grammaire et au sens. Cet article vous guide pas à pas, comme dans un cours de français, pour ne plus jamais confondre ces formes. Au programme, explications simples, astuces mémorielles et exemples précis.

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Cahier blanc avec texte écrit dessus "Elle s'est souvenu" - dictée orthographe en cours de français Acadomia

C’est : contraction du pronom démonstratif « ce » et de « est »

L’expression « c’est » est formée du pronom démonstratif « ce » et du verbe être conjugué au présent à la troisième personne du singulier. Il sert à présenter, identifier, commenter ou juger. On peut presque toujours le remplacer par « cela est ».

Exemples :

  • C’est mon frère. → Cela est mon frère.
  • C’est incroyable. → Cela est incroyable.
  • C’est une erreur. → Cela est une erreur.

Test simple : si vous pouvez dire « cela est », c’est bien qu’il faut écrire « c’est ».

S’est : pronom réfléchi + verbe être

« S’est » se compose du pronom réfléchi « se » et du verbe être conjugué au présent à la troisième personne du singulier. Il s’utilise uniquement avec les verbes pronominaux comme se lever, se souvenir, se tromper, s’endormir, etc. Il exprime une action accomplie par le sujet lui-même.

Exemples :

  • Il s’est trompé.
  • Elle s’est levée tôt.
  • On s’est rencontrés par hasard.

Test infaillible : essayez de remplacer « s’est » par « cela est » → si la phrase devient absurde, il faut bien écrire « s’est ».

Votre enfant peine à savoir quelle est la différence entre « c’est » et « s’est » ?

Des cours particuliers de français pourront y remédier

« Sais » et « sait » : conjugaison du verbe « savoir »

Voilà deux autres homophones du même son [sɛ], que les professeurs de français retrouvent fréquemment utilisés à mauvais escient.

Pour rappel, il s’agit de deux formes conjuguées du verbe savoir :

  • Sais : 1ʳᵉ ou 2ᵉ personne du singulier au présent de l’indicatif → Je sais, tu sais.
  • Sait : 3ᵉ personne du singulier au présent de l’indicatif → Il sait, elle sait, on sait.

Ces formes peuvent facilement être confondues, notamment dans les dictées, avec « s’est » ou « c’est » à cause de la prononciation identique. Mais elles n’ont aucun lien grammatical.

Pourquoi maîtriser ces distinctions est essentiel

Faire la différence entre ces homophones, ce n’est pas seulement éviter une faute.

Compréhension de la classe grammaticale et du sens d’une phrase

  • À l’école, cela démontre une bonne compréhension du verbe et du sujet.
  • Dans un écrit professionnel, cela reflète rigueur et crédibilité.
  • Dans la vie quotidienne, cela rend la communication plus fluide et plus claire.

Ces distinctions appartiennent aux fondamentaux du français écrit, au même titre que les accords du participe passé ou que la conjugaison des verbes du premier groupe.

Les erreurs les plus fréquentes dans les exercices (notamment en CM2 et au collège)

Mauvaise forme Forme correcte Raison
Que c’est-il passé ? Que s’est-il passé ? Verbe pronominal se passer
C’est bien passé Ça s’est bien passé Action du sujet
Sait une erreur C’est une erreur Présentation
Se sont des amis Ce sont des amis Identification
Il sait lavé les mains Il s’est lavé les mains Verbe pronominal se laver

Les bons réflexes pour faire la différence entre « c’est » et « s’est »

La confusion entre « c’est » et « s’est » disparaît rapidement lorsqu’on apprend à se poser les bonnes questions. Voici trois réflexes simples à adopter pour choisir sans hésitation la bonne forme, et ainsi améliorer son orthographe facilement.

Étape 1 : se demander si l’on parle d’une chose ou d’une action

C’est le premier critère, et le plus décisif. Si la phrase présente, montre ou commente quelque chose, il faut écrire « c’est ».

Exemples : C’est une belle journée. C’est difficile à croire. C’est évident.

Dans ces phrases, on ne raconte rien : on se contente de constater ou de décrire.

En revanche, si la phrase décrit une action accomplie par quelqu’un, on écrit « s’est ».

Exemples : Il s’est trompé. Elle s’est levée tôt. On s’est rencontrés par hasard.

Ici, le mot fait partie d’un verbe pronominal qui exprime une action.

Pour retenir facilement : « c’est » dit quelque chose, « s’est » fait quelque chose.

Étape 2 : regarder le mot qui suit

Le mot placé juste après « c’est » ou « s’est » est un excellent indice. S’il s’agit d’un nom commun (C’est un chien), d’un adjectif (C’est beau) ou d’un complément (C’est là que je vais), la phrase présente une idée ou un état : il faut donc écrire « c’est ».

En revanche, si le mot qui suit est un participe passé (Elle s’est rendue), la phrase décrit une action : on écrit alors « s’est ».

En résumé : si le mot qui suit n’est pas un verbe, mettre « c’est » ; s’il s’agit d’un verbe, utiliser « s’est ».

Étape 3 : opérer un remplacement facile qui sonne français

Ce dernier réflexe est infaillible. Il suffit de remplacer le mot suspect pour voir si la phrase garde son sens. Ainsi, si vous pouvez remplacer le mot c’est/s’est par « cela est », il s’agit de « c’est ».

Exemple : C’est vrai → Cela est vrai. La phrase reste correcte, donc on garde « c’est ».

Besoin d’exercices sur « c’est », « s’est », « sais » et « sait » ?

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Comment choisir entre « ceux sont » et « se sont » : même logique au pluriel

La confusion persiste souvent quand on passe au pluriel. Heureusement, la règle reste la même.

  • Ce sont : cette contraction de « ce » + « sont est utilisée pour présenter ou identifier plusieurs choses ou personnes → Ce sont mes parents. Ce sont des souvenirs heureux.
  • Se sont est l’utilisation du pronom réfléchi « se » + la conjugaison du verbe être u présent de l’indicatif à la troisième personne du pluriel. L’expression est utilisée dans le cadre d’un verbe pronominal → Ils se sont disputés. Elles se sont retrouvées à la sortie du lycée.

On peut bien évidemment décliner ces règles pour « c’était » et « s’était », etc.

À retenir

  • « C’est » = ce + est → sert à présenter ou commenter. Remplaçable par « cela est ».
  • « S’est » = se + est : s’emploie avec un verbe pronominal pour exprimer une action.

Règle simple : si la phrase parle d’une chose ou de plusieurs choses, on écrit « c’est »/ »ce sont ». Si elle décrit une action, on écrit « s’est »/ »se sont ».

« Sais » et « sait » viennent du verbe savoir conjugué au présent de l’indicatif.

À présent, vous êtes capable sous la dictée d’écrire sans problème « Je sais ce que c’est, car il sait ce qu’il s’est passé. » Et si cela n’est pas le cas, les professeurs Acadomia se feront un plaisir de vous aider à progresser.

Marie Tran
Auteur de l’article : Marie Tran
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Les réponses à vos questions

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question

On écrit :

  • Ces quand on montre quelque chose (pronom démonstratif) → Ces enfants jouent dehors (= les enfants que l’on voit).
  • Ses quand on indique la possession (pronom possessif) → Ses enfants jouent dehors (= les enfants à lui/à elle).
  • C’est quand on présente ou commente → C’est un beau jour (= cela est un beau jour).

On écrit :

  • Ce sont pour présenter ou identifier quelqu’un ou quelque chose → Ce sont mes enfants.
  • Se sont pour exprimer une action accomplie par le sujet → Ils se sont rencontrés.

Si on peut dire « cela sont », on écrit « ce sont ». Si on peut dire « ils se sont », on écrit « se sont ».

On écrit « Que s’est-il passé ? » avec « s’est », car le verbe est « se passer », un verbe pronominal. On dit : « Il s’est passé quelque chose. » L’inversion du sujet dans la question ne change rien.

La forme « Que c’est-il passé ? » est donc incorrecte.