Elèves ensemble en cours Acadomia

A ou à ? Comment ne plus jamais se tromper

Article publié le 27 novembre 2025 (mis à jour le 27 novembre 2025) - par Marie Tran
5 minutes

Parmi les homophones grammaticaux qui posent difficultés et sur lesquels les profs de français insistent le plus, « a » et « à » occupent une place de choix. Leur prononciation identique, la rapidité de l’écriture ou une méconnaissance de leur rôle suffisent pour provoquer des erreurs, y compris chez des adultes. Pourtant, la distinction repose sur une logique simple. Comprendre, distinguer, éviter les pièges, s’exercer : voilà l’objectif de cet article.

Lire la suite
Elève écrit sur un cahier d'école Acadomia

Petite leçon de grammaire et de conjugaison pour commencer

Pour distinguer « a » et « à », commençons par identifier ce que chacun représente et signifie.

Qu’est-ce que « a » sans accent ?

Le « a », sans accent, est la forme du verbe avoir, conjugué au présent de l’indicatif, à la troisième personne du singulier.

On le rencontre dans deux contextes :

  • Comme verbe principal, comme dans « Elle a trois frères. »
  • Comme auxiliaire au passé composé comme dans « Elle a terminé son travail. »

Dans tous les cas, « a » exprime un fait, un état ou une action.

Qu’est-ce que le « à » accent ?

« À » avec un accent grave, est une préposition. Elle sert ainsi à introduire un complément : lieu, temps, manière, destinataire, objet indirect, ou infinitif.

On la retrouve dans des structures très fréquentes, dont voici quelques exemples :

  • Aller à un endroit.
  • Penser à quelque chose.
  • Apprendre à lire.
  • Être à l’heure.

Votre enfant ne sait pas quand il faut mettre un accent sur le « a » ?

Avec le soutien scolaire Acadomia, le doute ne sera plus possible

Quelle est la règle pour savoir s’il faut écrire « a » ou « à » ?

Parmi toutes les méthodes existantes, une seule est véritablement décisive : le remplacement par « avait ». Cette démarche fonctionne sans exception et peut être appliquée instantanément, y compris lors d’une dictée.

Comment savoir s’il faut écrire « a » ou « à » : méthode

  1. Remplacez le « a » sur lequel vous avez un doute par « avait ».
  2. Si la phrase garde un sens correct → il faut écrire « a ».
  3. Si la phrase devient incorrecte ou absurde → il faut écrire « à ».

Ce test constitue la base de l’enseignement en primaire et reste valable toute la vie.

Exemples pour savoir comment choisir entre « a » et « à » :

  • Elle a compris sa leçon. → Elle avait compris sa leçon. (correct) → a
  • Les parents partent à midi. → Les parents partent avait midi. (incorrect) → à
  • Il a peur du noir. → Il avait peur du noir. (correct) → a
  • L’enfant court à travers le jardin. → L’enfant court avait travers le jardin. (incorrect) → à
  • L’oiseau a appris a manger tout seul. → L’oiseau avait appris avait manger tout seul. (correct puis incorrect) → à pour « à manger »

Le cas des locutions latines qui contiennent « a »

Il existe un cas particulier dans lequel on écrit « a » sans accent, alors qu’il ne s’agit ni du verbe avoir, ni de la préposition : les locutions latines. Ces expressions, intégrées depuis longtemps dans notre langue, conservent leur orthographe d’origine.

Par conséquent, le « a » y reste toujours sans accent, même si ces expressions ne peuvent pas être analysées avec la méthode de conjugaison du verbe avoir.

Parmi les locutions les plus courantes, on trouve :

  • a priori : avant examen
  • a posteriori : après coup
  • a fortiori : à plus forte raison
  • a contrario : en raisonnant par opposition
  • a minima, a tempo, a cappella, etc.

Elles ne doivent jamais être confondues avec la forme conjuguée du verbe avoir ou la préposition : ce sont des formes figées, qui s’écrivent telles quelles. Là, pas le choix, il faut connaître ces expressions pour les écrire comme il se doit. En règle générale, le mot qui suit sonne plus italien que français, se terminant en -o, en -i ou en -a.

Les pièges courants à éviter pour bien faire la différence entre « a » et « à »

Même avec une règle simple, certaines situations entraînent des erreurs. Elles proviennent davantage de phrases complexes, de constructions trompeuses ou de distraction que d’une réelle difficulté grammaticale.

Les phrases longues qui masquent le verbe

Plus une phrase comporte d’incises ou de compléments, plus le verbe « avoir » ou son auxiliaire peut passer inaperçu.

Exemple : Depuis son plus jeune âge, et cela s’est renforcé avec le temps, il a toujours défendu la même position.

Les verbes mal identifiés

Dans certaines phrases, on identifie un verbe après le « a »/ »à », sans repérer qu’il est à l’infinitif. Cette erreur, très fréquente dans l’usage du passé composé, est beaucoup travaillée en cours particuliers par nos professeurs de français.

Exemples :

  • Elle commence à jouer. → Si on ne repère pas que « jouer » est à l’infinitif, l’erreur est vite faite.
  • Elle a joué. → Si on ne repère pas que « joué » est un participe passé (faut de test du « avait »), même chose, on peut facilement se tromper.

Les expressions figées

De même que les locutions latines évoquées plus haut, certaines tournures reviennent souvent et méritent d’être mémorisées pour gagner du temps. En voici quelques exemples :

  • Il n’y a pas de…
  • Être à même de…
  • Il a beau dire…

Les étourderies en dictée

L’oreille ne permet pas de distinguer « a » de « à ». Seule l’analyse du sens de la phrase, et le test ultime du changement avec « avait », le permettent.

Deux petits exercices pour vous entraîner

Tout d’abord, nous vous proposons un exercice relativement simple pour consolider les automatismes et ne plus confondre les homophones « a » et « à ». Dans le deuxième, les phrases plus longues et complexes demanderont un peu plus de réflexion.

1. Complétez avec la bonne forme : a ou à

  1. Il ___ oublié son cahier chez lui.
  2. Elle part ___ Marseille demain.
  3. Le train part ___ midi pile.
  4. L’élève ___ besoin d’aide.
  5. L’oiseau ___ pris son envol tôt ce matin.
  6. Il commence ___ se sentir mieux.
  7. Il n’y ___ pas de raison d’attendre.
  8. Le chat ___ trouvé la sortie.
  9. Elle veut apprendre ___ cuisiner.
  10. Ils arrivent ___ temps pour la réunion.
  11. Le professeur ___ corrigé tous les exercices.
  12. Le bébé ___ besoin de dormir.

Correction : 1. a ; 2. à ; 3. à ; 4. a ; 5. a ; 6. à ; 7. a ; 8. a ; 9. à ; 10. à ; 11. a ; a

2. Entourez la forme correcte dans chacun des cas.

  1. L’entreprise, qui a/à connu de nombreuses difficultés ces dernières années, parvient enfin a/à renouer avec la croissance.
  2. Il paraît que le directeur a/à décidé de présenter le rapport a/à l’ensemble de l’équipe avant la réunion.
  3. La solution qu’elle a/à proposée hier continue a/à susciter des débats.
  4. Il s’est engagé a/à aider les nouveaux arrivants dès qu’il a/à compris la situation.
  5. Le projet a/à été présenté a/à la presse, qui a/à salué l’initiative.
  6. L’auteur a/à choisi de revenir a/à ses thèmes de prédilection dans ce nouveau roman.
  7. L’arrivée a/à bon port nous a/à soulagés, car le voyage a/à été bien plus long que prévu.
  8. C’est une histoire qui a/à marqué le public et qui continue a/à toucher de nombreux lecteurs.
  9. À/À force de chercher une solution, elle a/à fini par trouver comment se rendre a/à Paris rapidement.
  10. Elle a/à tenté en vain d’expliquer que personne n’avait pensé a/à vérifier les documents.

Correction : 1. a / à ; 2. a / à ; 3. a / à ; 4. à / a ; 5. a / à / a ; 6. a / à ; 7. à / a / a ; 8. a / à ; 9. à / a / à ; 10. a / à.

À retenir

  • « A » sans accent = verbe ou auxiliaire avoir, remplaçable par « avait ».
  • « À » avec accent = préposition, jamais remplaçable par « avait ».
  • Les locutions latines (a priori, a fortiori, etc.) gardent un « a » sans accent, car elles sont figées.
  • Les erreurs proviennent surtout de phrases complexes ou d’étourderies : une relecture attentive suffit souvent à les corriger.

Pour connaître les règles et bien les appliquer, les professeurs Acadomia peuvent accompagner votre enfant tout au long de sa scolarité.

Marie Tran
Auteur de l’article : Marie Tran
Bénéficiez d’un bilan personnalisé offert
Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute
picto newsletter
Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez nos conseils pour booster la réussite de votre enfant

Les réponses à vos questions

N’hésitez pas à nous contacter pour toute question

L’astuce la plus fiable consiste à remplacer mentalement le mot par « avait » :

  • Si la phrase garde un sens correct → il faut écrire a.
  • Si la phrase devient incorrecte → il faut écrire à.