Paramédical : des études attractives et sélectives

Article publié le 16 novembre 2020 (mis à jour le 05 mars 2024) - 0 commentaires
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Le secteur paramédical englobe toutes les professions proposant les activités de soin ou de traitement qui ne sont pas exercées par un médecin, un pharmacien, un dentiste ou une sage-femme.
Elisa Leduc

Elisa Leduc

Directrice de l’IPéA – Institut de préparation aux études post-bac d’Acadomia

Le paramédical, qu’est-ce que c’est ?

Le secteur paramédical englobe toutes les professions proposant les activités de soin ou de traitement qui ne sont pas exercées par un médecin, un pharmacien, un dentiste ou une sage-femme. Contrairement à ces derniers, les professionnels du paramédical n’ont pas la possibilité de rédiger d’ordonnance et interviennent le plus souvent sur prescription médicale.

Il s’agit d’un secteur très réglementé : l’exercice d’une profession paramédicale est soumis à la détention d’un diplôme spécifique – un diplôme d’État délivré par une école ou un certificat de capacité délivré par une université –, et la sélection pour intégrer les écoles de formation est souvent sévère.

Les professionnels du paramédical travaillent le plus souvent en tant que salariés du secteur public ou privé mais ils peuvent aussi exercer leur métier en libéral.

Le paramédical, quels métiers ?

Il existe trois types de métiers au sein de ce secteur :

  • Les métiers proposant des activités de soin, qui nécessitent un diplôme d’État, comme les infirmiers et les aides-soignants. Ces professionnels, qui représentent de loin le plus gros contingent, sont le plus souvent salariés du secteur hospitalier.
  • Les métiers de la rééducation et de la réadaptation : masseurs-kinésithérapeutes, ostéopathes, pédicures-podologues, ergothérapeutes, orthophonistes, diététiciens, psychomotriciens, prothésistes, opticiens… C’est le secteur qui a connu le plus fort développement au cours des 30 dernières années : par exemple, entre 1990 et 2021, le nombre de kinésithérapeutes en exercice est passé de 44 000 à 90 315.
  • Les métiers d’assistance technique : manipulateur radio, ambulancier, technicien de laboratoire, préparateur de pharmacie. Ces métiers, plus manuels, sont accessibles après l’obtention d’un diplôme d’État ou d’un BTS.

Près de 2 000 formations paramédicales forment à ces métiers sur tout le territoire.

Un secteur très attractif

Les métiers du paramédical attirent de nombreux candidats, et la crise sanitaire a eu tendance à susciter plus de vocations encore : l’image positive renvoyée par ces professions perçues comme d’autant plus « utiles » en période de pandémie, et donc susceptibles de donner plus que d’autres du sens à l’engagement professionnel, contribue à son succès.

Le métier d’infirmier exerce en particulier une forte attractivité. Dès 2019, le D.E. infirmier, qui faisait cette année-là son entrée sur la plateforme Parcoursup suite à la suppression du concours d’entrée en IFSI (instituts de formation en soins infirmiers) avait fait l’objet de 540 000 candidatures pour 25 000 places. Face à la longueur des listes d’attente résultant de cet engouement, le nombre de vœux possibles sur Parcoursup a été, en 2020, limité à 5 par filière paramédicale au lieu de 10. A la rentrée 2022, 36 124 places ont été proposées au sein des 365 IFSI, pour 690 000 vœux formulés, causant par conséquent encore plus de déceptions.

De nouvelles modalités d’accès

Le concours d’entrée en IFSI n’est pas le seul à avoir été supprimé à la suite de l’intégration des formations paramédicales à la plateforme Parcoursup. Le redoutable concours d’orthophoniste, qui exigeait une maîtrise parfaite de l’orthographe et nécessitait souvent un passage dans une prépa privée, n’est également plus d’actualité.

L’admission se fait désormais sur dossier et se fonde donc sur l’examen des notes de première et de terminale, les appréciations des enseignants et la fiche Avenir. Les candidats retenus peuvent être convoqués à un oral d’admission.

Pour certaines formations paramédicales (psychomotricité, ergothérapie, orthoptie, audioprothèse et podologie), les deux voies de sélection (sélection sur dossier via Parcoursup ou concours paramédicaux) coexisteront au moins jusqu’en 2023, selon le JO de janvier 2020.

Une sélectivité toujours forte

En effet, ce n’est pas parce que les modalités d’accès changent, et qu’un concours est supprimé et remplacé par une sélection sur dossier, que le nombre de places est plus important et l’admission facilitée. Les professions paramédicales sont toujours concernées par le « numerus clausus », c’est-à-dire par la limitation du nombre d’étudiants admis dans une formation afin de contrôler le nombre de professionnels de la santé et, ainsi, les dépenses de la Sécurité sociale.

Par ailleurs, les écoles de formation, soucieuses de proposer un cursus de qualité comprenant notamment de nombreux stages professionnels, ne peuvent accueillir trop d’étudiants à la fois.

Enfin, la concurrence est rendue plus féroce encore par le nombre important d’étudiants en première année de médecine qui, ayant échoué au concours d’entrée en deuxième année, se replient sur les formations paramédicales afin de rester dans leur secteur professionnel de prédilection et faire tout de même carrière dans les métiers de la santé. La récente réforme des études de médecine ne devrait pas beaucoup tarir ce flux de « reconversion ».

Ainsi, si la suppression de certains concours paramédicaux devrait permettre d’attirer et de recruter de nouveaux profils de candidats, cette filière reste, malgré les réformes et les annonces de recrutement faisant suite au Ségur de la santé, très sélective.

Par conséquent, on ne pourrait que conseiller de soigner son dossier pour avoir les meilleures chances d’être admis(e) : de bons résultats scolaires, en particulier dans les matières scientifiques, un projet de formation motivé consciencieusement rédigé et la mise en place d’expériences extra-scolaires prouvant une disposition au soin et à l’empathie.

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