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La nouvelle génération, entre inquiétude et envie de sens pour leur avenir

Article publié le 12 avril 2021 (mis à jour le 11 juillet 2023) - 0 commentaires
5 minutes
Les jeunes lycéens sont aujourd’hui 86% à avouer être inquiets face aux choix d’orientation qu’ils doivent faire. Un chiffre qui doit raisonner dans nos esprits, pour ne pas les laisser dans leur doute, et les guider dans leur réflexion.
Elisabeth Laurent

Elisabeth Laurent

Responsable des partenariats et coordinatrice internationale chez Acadomia

Comment concilier ce que l’on est, ce que l’on souhaite devenir et la réalité de la vie professionnelle dans un présent et un avenir incertains ?

Les jeunes lycéens sont aujourd’hui 86% à avouer être inquiets face aux choix d’orientation qu’ils doivent faire. Un chiffre qui doit raisonner dans nos esprits, pour ne pas les laisser dans leur doute, et les guider dans leur réflexion.

Leur inquiétude est due à une – saine – réflexion qu’ils sont très nombreux à mener, reflétant leur approche de la vie, leur vision du monde, et leurs valeurs dont les contours sont déjà bien affirmés.

De plus, le croisement des différents chiffres de cette enquête fait ressortir un tout très cohérent ; écoutons-les un peu :

Pour leur choix de formation supérieure,

66% sont très attachés à donner du sens à leur parcours,

44% vont choisir leur filière en fonction de leurs goûts personnels,

Les critères d’employabilité et de salaire sont une préoccupation lointaine : 14% et 13%.

Pour leur parcours de vie professionnelle, la vision de leur début de carrière est intéressante,

38% recherchent leur épanouissement personnel,

57% imaginent leur vie en équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Tous ces résultats sont instructifs car disruptifs par rapport à la vision cartésienne des études supérieures que nous parents avons souvent pour nos enfants : une formation sérieuse qui débouche sur un emploi … Ici point d’affirmation, il s’agit de composer avec leur sensibilité, leurs valeurs sociétales, leur approche globale de la vie qui doit être harmonieuse en tous points, et leur perception de ce monde professionnel qui les attend mais auquel ils ne sont pas prêts à tout donner …

Quelles leçons devons-nous tirer des aspirations de nos jeunes ados-lycéens bientôt adultes ?

Comment pouvons-nous les accompagner dans cette recherche d’équilibre idéal mais si fragile ?

Quelles clés de compréhension des enjeux de la vie professionnelle peut-on leur donner afin que la réalité ne les mette pas face à un mur ?

Comment aussi s’extraire du contexte à court terme de la crise sanitaire pour imaginer avec eux un monde redevenu normal ?

Il s’agit donc d’accompagner son enfant dans un parcours d’études qui réponde à ses aspirations, corresponde à sa personnalité et soit en adéquation avec ses talents, afin de garantir autant que faire se peut, sa réussite et son épanouissement.

En premier lieu, au vu de l’imbrication des questions liées à l’orientation – personnelles et professionnelles – que les jeunes se posent, les réponses ne peuvent être que multiples, individuelles et argumentées. Et plus ses propres aspirations seront éloignées d’un réalisme raisonnable (pour nous parents),  plus les échanges devront être riches, informés, discutés et réfléchis. Et en cas de blocage, elles peuvent être guidées par un expert de l’orientation, qui aura, outre son expertise, un regard objectif sur le jeune, ses attentes et ses compétences.

L’objectif doit être de lever les inquiétudes que nos enfants formulent, en leur donnant le plus d’information possible, en croisant les regards sur eux-mêmes pour qu’ils se connaissent mieux, en développant leur curiosité à l’égard de métiers, de secteurs d’activité, d’entreprises … tout ce qui peut leur donner une vision plus précise du chemin à parcourir, dans les meilleures conditions de réflexion.

Afin d’alléger la charge de ce questionnement, un élément de contexte des enjeux de l’orientation peut être évoqué dès maintenant, qui dédramatise : aucun parcours n’est définitif, les passerelles entre formations supérieures sont de plus en plus nombreuses, et nos enfants auront donc la latitude, en cours de route, de bifurquer vers d’autres voies, de compléter et d’ajuster leur parcours.

Et c’est heureux car le moment du premier choix d’orientation, celui des spécialités, arrive très tôt, en seconde, clairement à une étape où la connaissance du jeune de lui-même, des études supérieures, et de la vie professionnelle est évidemment floue, incomplète, et parfois superficielle.

Concrètement, comment concilier les inquiétudes, les aspirations de son enfant avec la réalité des choix d’orientation à faire ?

Ecouter son enfant doit certainement être le point de départ de toute réflexion, on ne réussit bien que ce que l’on aime, ce que l’on se sent capable de faire ; cela se vérifie tous les jours y compris pour nous, adultes …

A partir de là, il y a deux étapes à franchir :

Le choix d’une filière de formation,

Le choix du type d’établissement et donc de pédagogie et d’encadrement.

Les deux sont aussi importantes l’une que l’autre, car un mauvais choix de type d’établissement peut empêcher un jeune de réussir juste parce que la pédagogie ne lui convient pas.

Le choix de la filière d’orientation

Bien sûr, c’est l’étape clé, car elle a vocation à préparer le jeune à une formation, un  métier, qui le porteront à son premier emploi.

Dès la seconde, il est donc essentiel que le jeune pose le sujet de son orientation, et mette en place un plan de recherche d’informations sur les métiers, les formations, apprenne à découvrir qui il est, quelles sont ses aspirations, les valeurs personnelles qu’il souhaite trouver dans son métier, mais aussi comment il travaille, quelles sont ses méthodes d’apprentissage.

Ses aspirations peuvent tout à fait croiser une famille de métier et des convictions personnelles ; en effet, de nombreuses formations intègrent les grands sujets sociétaux dans leur parcours ; les ingénieurs intègrent la notion de développement durable, la logistique (supply chain) cherche des chemins écologiques pour ses transports, des écoles de management sont spécialisées dans la gestion des actions humanitaires … et de plus en plus d’entreprises intègrent ces valeurs dans leur activité, ayant bien compris les attentes de la future génération qui participera à leur développement.

Le choix du type d’établissement

Ensuite, à partir de ses choix, trouver l’équilibre entre souhait et réalisme ; nous parlons là de trouver la meilleure voie pour lui. Typiquement, votre enfant veut être contrôleur de gestion, vers quel type de formation le guider : un BTS où il sera encadré comme au lycée ? un BUT en université où il sera un peu plus autonome ? une Licence où il devra se prendre en charge ? ou enfin une école de commerce où la pédagogie et l’environnement le rapprocheront très vite de l’entreprise ?

Parfois, ce choix n’est pas possible car un seul type de formation est proposé ; médecine par exemple ne s’apprend qu’à l’université.

Enfin, que faire de l’idéalisme de nos enfants ? Comment concilier au mieux leur souhait de donner du sens à leur vie, notamment professionnelle , et la réalité de ce monde du travail parfois loin de leur valeurs ?

C’est cette nouvelle génération qui aura les clés de notre société demain, il est donc de notre responsabilité de favoriser l’éclosion de leurs valeurs, de leurs convictions et de leur envie d’un monde meilleur … nous en avons plus que jamais besoin … Alors, faisons leur confiance, respectons leur choix et favorisons leur réussite plurielle puisqu’elle est la source de leur épanouissement !

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